La loi actuelle s’applique uniquement aux films à sortir. Ce nouveau texte, qui doit être adopté par le Parlement hongkongais, prévoit une peine maximale de trois ans d’emprisonnement ainsi qu’une amende d’environ 110 000 euros.
A Hongkong, les autorités ont annoncé, mardi 24 août, vouloir durcir la loi, controversée, sur la sécurité nationale. Alors qu’un comité a déjà le pouvoir, depuis le mois de juin, de censurer les films à sortir qui constitueraient, selon lui, une atteinte à la sécurité nationale, un nouveau texte doit élargir cette censure aux films déjà sortis.
Ce texte serait le dernier coup porté aux libertés politiques et artistiques dans le territoire semi-autonome, où Pékin réprime violemment le mouvement prodémocratie qui avait mobilisé massivement la population en 2019. « Tout film destiné à être présenté au public, qu’il soit déjà sorti ou devant l’être, devra être approuvé », a ainsi déclaré le ministre hongkongais du commerce, Edward Yau.
La nouvelle loi devra être adoptée par le Conseil législatif (LegCo), le Parlement de Hongkong, qui ne compte plus aucun député d’opposition. La peine maximale encourue pour la projection de films censurés sera de trois ans de prison et une amende de 1 million de dollars hongkongais (soit environ 110 000 euros).
Censure de documentaires et d’œuvres d’art
En Chine continentale, voisine, rares sont les films ou documentaires en provenance de l’Occident qui sont autorisés à sortir sur les écrans du pays. Hongkong était naguère une place forte du cinéma asiatique, produisant jusqu’à 200 films en cantonais par an, lesquels recevaient un accueil enthousiaste chez les cinéphiles d’Asie et d’ailleurs. Le célèbre acteur Bruce Lee, adepte des arts martiaux, en est la figure de proue.
La ville continue de compter des studios de cinéma, des réalisateurs reconnus et une scène indépendante toujours dynamique. Mais les autorités exercent un contrôle grandissant sur la scène culturelle locale.
En mars, le documentaire Red Brick Wall, retraçant l’occupation de l’université PolyU en novembre 2019 par des étudiants prodémocratie, avait été retiré de l’affiche.
De la même manière, le musée d’art M +, qui doit ouvrir ses portes dans quelques mois, a accepté une éventuelle censure d’œuvres pouvant contrevenir à la loi sur la sécurité nationale.