La police hongkongaise a arrêté, mercredi 8 septembre, plusieurs membres de l’association organisatrice de la veillée annuelle en mémoire de la répression de Tiananmen, au lendemain de leur refus de coopérer à une enquête menée au nom de la sécurité nationale.
Dans un bref communiqué de presse, Hong Kong Alliance (l’Alliance de Hongkong pour le soutien des mouvements patriotiques démocratiques de Chine) confirme que trois de ses membres, Simon Leung, Sean Tang et Chan To-wai, ont été arrêtés mercredi matin.
Une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP) a aussi constaté que l’avocate Chow Hang-tung, également membre de l’association, était sortie de son bureau menottée et accompagnée de la police.
La police a confirmé l’arrestation de trois hommes et d’une femme pour « ne pas avoir fourni des informations » liées à la loi sur la sécurité nationale. Les quatre personnes sont placées en détention pour les besoins de l’enquête.
L’organisation fait partie des groupes prodémocratie sous le coup d’une enquête au nom de la puissante loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin afin d’éliminer toute dissidence après les énormes manifestations de 2019 dans l’ancienne colonie britannique.
Le mois dernier, la police a ordonné à l’Alliance de remettre des informations financières et opérationnelles, l’accusant d’être un « agent étranger ». L’association a choisi d’ignorer cette requête qui comprenait des détails personnels sur tous les membres depuis sa fondation en 1989, tous les comptes rendus de réunion et les rapports financiers ainsi que tous les échanges avec des organisations non gouvernementales de défense de la démocratie et des droits humains en Chine.
Jusqu’à six mois de prison
Mardi 7, date limite pour répondre aux demandes de la police, des membres de l’Alliance ont remis une lettre expliquant que la requête était illégale, arbitraire et qu’aucune preuve d’une infraction n’avait été présentée. L’Alliance a aussi rejeté l’accusation d’« agent étranger », expliquant être un groupe local travaillant pour les Hongkongais.
« Toutes les mesures prises par les forces de l’ordre sont fondées sur des preuves et sont strictement en accord avec la loi », a assuré le bureau de la sécurité après les arrestations, avertissant que quiconque ne coopérant pas à leurs enquêtes encourait une amende et jusqu’à six mois de prison.
La Chine est en train d’imprimer sa marque autoritaire sur Hongkong, avec l’arrestation de dizaines de figures prodémocratie.
L’Alliance était autrefois l’un des symboles de la pluralité politique dans la ville. Chaque année depuis 1989, elle rassemblait le 4 juin des dizaines de milliers de personnes dans un parc pour une veillée aux chandelles en mémoire des victimes de la répression de Tiananmen, les slogans appelant à la démocratie en Chine.
Les deux dernières veillées ont été interdites, et un musée dirigé par l’Alliance a été fermé il y a quelques mois. Les autorités, à Pékin et à Hongkong, ont averti que les prochaines veillées seraient certainement considérées comme contrevenant à la loi sur la sécurité nationale.