Mercredi 8, les organisateurs de la veillée annuelle en mémoire de la répression de Tiananmen ont été arrêtés. L’association est dans le collimateur des autorités chargées d’appliquer la loi sur la sécurité nationale, imposée l’an passé par Pékin à Hongkong.
Les autorités de Hongkong ne desserrent pas l’étau autour de l’association organisatrice de la veillée annuelle en mémoire de la répression de Tiananmen.
Jeudi 9 septembre, la police a perquisitionné le Musée du 4-Juin, consacré à la mémoire du massacre. Les forces de l’ordre chargées d’appliquer la loi sur la sécurité nationale ont fouillé le bâtiment, qui avait été contraint par les autorités de fermer ses portes en juin.
Dans l’après-midi, les policiers ont sorti divers objets qui étaient exposés dans le musée, dont son logo, une maquette en papier de la Déesse de la démocratie – symbole du mouvement étudiant de 1989 à Pékin –, ainsi que des photos des veillées annuelles organisées par l’Alliance de Hongkong pour le soutien des mouvements patriotiques démocratiques de Chine. Trente-six cartons ont été chargés dans un camion.
L’association est dans le collimateur des autorités chargées d’appliquer la loi sur la sécurité nationale à Hongkong, imposée l’an passé par Pékin pour éliminer toute opposition après les immenses manifestations de 2019 en faveur de la démocratie.
Cette perquisition intervient au lendemain de l’arrestation et du placement en détention de Chow Hang-tung, avocate et vice-présidente de l’Alliance, et de trois de ses membres pour ne pas avoir fourni des informations liées à la loi sur la sécurité nationale. Le mois dernier, la police a ordonné à l’association de lui remettre des informations financières et opérationnelles, l’accusant d’être un « agent étranger ».
Détails sur tous les membres de l’association
L’association a choisi d’ignorer cette requête qui comprenait des détails personnels sur tous ses membres depuis sa fondation, tous les comptes rendus de réunion et les rapports financiers, ainsi que tous les échanges avec des ONG de défense de la démocratie et des droits humains en Chine.
Mardi 7, date limite pour répondre à ces demandes, des membres de l’Alliance ont remis une lettre expliquant que la requête était illégale et arbitraire et qu’aucune preuve d’une infraction n’avait été présentée.
Jeudi 9, alors que la police perquisitionnait le musée, douze militants prodémocratie comparaissaient dans le cadre d’une autre affaire. Parmi eux, le vice-président de l’Alliance, Albert Ho, qui a plaidé coupable pour avoir participé à un rassemblement non autorisé lors de la veillée du 4 juin 2020, la première interdite par les autorités depuis 1990.
Il a rejeté l’accusation selon laquelle les membres de l’association sont des agents étrangers, soutenant que l’Alliance est composée d’associations démocratiques hongkongaises soutenant les manifestants en faveur de la démocratie à Pékin.