Les assassinats ciblés se multiplient dans le Cachemire indien. The Hindu rapporte que “le principal et un enseignant d’une école publique de Srinagar [la plus grande ville du Cachemire] ont été abattus à l’intérieur de leur établissement jeudi”. Le quotidien explique que “le Front de résistance, un groupe insurgé, a revendiqué l’attaque qui s’est déroulée dans l’école”.
Deux jours plus tôt, trois autres civils avaient déjà été tués dans la vallée du Cachemire, dont un célèbre pharmacien hindou, originaire de cette région à majorité musulmane. “Une vague de meurtres commise par des insurgés a fait sept morts en six jours parmi la population civile dans la vallée, semant la panique parmi les minorités et les travailleurs qui ne sont pas originaires de la région”, rappelle The Hindu.
Depuis le début de l’année, 27 civils ont été tués au Cachemire indien meurtri depuis des décennies par une insurrection séparatiste. La sécurité y a été renforcée dans les zones où se trouvent les commerces tenus par des minorités et des travailleurs non-originaires de la vallée, indique le quotidien de Madras.
Condamnations et manifestations
“L’Inde a fermement condamné jeudi ces assassinats ciblés de civils dans la région du Jammu et du Cachemire”, apprend-on dans les colonnes de l’Hindustan Times. “Nous sommes inquiets du terrorisme transfrontalier en provenance du Pakistan”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Arindam Bagchi, cité par le quotidien anglophone. L’Inde et le Pakistan se partagent le Cachemire depuis leur indépendance mais en revendiquent tous les deux la totalité. New Delhi accuse de longue date Islamabad de soutenir l’insurrection séparatiste, ce que le Pakistan a toujours nié.
Vendredi 8 octobre, des manifestations ont eu lieu à Srinagar et au Jammu contre la multiplication des ces attaques, ciblant notamment les minorités hindoue et sikh, selon le Times of India. Les manifestants ont scandé des slogans contre le Front de résistance et ont demandé que justice soit rendue, explique The Quint. Selon le site d’information en ligne, “plusieurs membres de la communauté sikh” étaient présents lors de cette manifestation.
En août 2019, le parti nationaliste hindou, le Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi, avait mis fin à l’autonomie constitutionnelle du Cachemire, seule région à majorité musulmane du pays. Mehbooba Mufti ancienne chef de l’exécutif du Cachemire et présidente du Peoples Democratic Party a jugé inquiétante la détérioration de la situation au Cachemire, “où une infime minorité fait désormais figure de cible”, a rapporté The Hindu. Le seul intérêt du gouvernement indien “est d’utiliser le Cachemire comme vache à lait pour ses intérêts électoraux”, a-t-elle dénoncé.
Courrier International
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