La crise du Covid-19 a exacerbé les inégalités et les injustices sociales. Les personnes sans-papiers sont parmi les plus précaires en Belgique et cette situation s’est aggravée depuis plus d’un an. On estime qu’ils et elles sont près de 150 000 dans tout le pays.
Sans papiers, sans droits
Concrètement, comment se traduit ce refus belge de leur donner des papiers ? Cela signifie que la Belgique refuse des droits à une partie de ses habitantEs :
– Les personnes sans-papiers n’ont pas le droit de travailler légalement. Elles travaillent généralement au noir et sont exploitées par des patrons peu scrupuleux qui ne payent pas de cotisations sociales. Il y a donc très peu de possibilités d’améliorer leurs conditions de travail ou de faire grève pour contester leur exploitation car si elles perdent leur travail, elles n’ont pas droit au chômage ;
– Si elles sont confrontées à un souci judiciaire, elles n’ont quasiment pas le droit de porter plainte car le risque d’une arrestation est grand ;
– L’accès aux soins n’est pas remboursé. Seule l’aide médicale urgente est gratuite à condition de disposer d’une adresse et d’être couvertE par un CPAS ;
– Tout déplacement ou sortie dans un lieu public est risquée car des rafles policières sont organisées régulièrement dans les transports en communs par la police afin d’y chasser les personnes sans-papiers.
Le gouvernement est coupable
Le gouvernement fédéral a démontré toute sa détermination à poursuivre la politique menée par Theo Francken lorsqu’il était secrétaire d’État à l’asile et à la migration. Alors que des sans-papiers avaient entamé une grève de la faim en mai, suivie d’une grève de la soif en juillet, le gouvernement (PS, Écolo, Vooruit et Groen inclus) est resté sourd aux revendications des sans-papiers pour une régularisation. Tandis qu’un risque de plusieurs décès était imminent, un « accord » a finalement été trouvé pour l’arrêt de la grève. En réalité ce fut une nouvelle gifle car cet accord ne contenait que de vagues promesses (dont certaines ne sont déjà plus tenues).
C’est pourquoi il est urgent de construire un large front unitaire et démocratique de soutien aux personnes sans-papiers pour la régularisation de toutes les personnes sans-papiers immédiatement et sans condition.
Pour l’égalité, pour un autre monde
C’est possible, à condition de faire le choix d’un monde qui ne fasse pas passer les profits avant nos vies. Prenons l’argent là où il est (chez les riches), partageons notre temps de travail pour travailler moins (sans perte de salaire) et en donner à tout le monde (embauches compensatoires)…
La Gauche anticapitaliste reste mobilisée aux côtés des personnes sans-papiers pour :
– La suppression des centres fermés qui ne sont rien d’autre que des prisons pour des personnes qui n’ont commis aucun crime !
– La gratuité à 100 % de tous les soins pour touTEs !
– Justice pour Mawda et toutes les victimes de violences/abus/homicides de la police.
– La régularisation de toutes les personnes sans-papiers sans condition et les mêmes droits pour touTEs ! L’ouverture des frontières, la liberté de circulation et d’installation pour touTEs !
Un autre monde est possible mais il faudra lutter pour l’imposer !
Gauche anticapitaliste (Belgique)