Ce document exceptionnel du cinéaste, connu et primé dans le monde entier pour ses films documentaires engagés contre le fascisme sous toutes ses formes, sera projeté en plusieurs lieux de Suisse romande en présence des métallurgistes de l’usine hi-tech bradée par l’hyper-capitaliste honni Martin Hellweg. C’est l’un des rares documentaires tournés en Suisse – depuis la grève des pianos Jacobi à Bienne – qui permette de suivre seconde après seconde le développement d’un mouvement de résistance et de militance ouvrière héroïque. Ce document fera date dans l’histoire du documentaire helvétique. Il ne laisse plus de doute – s’il en subsistait encore – sur la violence, la brutalité et la désinvolture de patrons sans conscience qui privilégient l’intérêt des actionnaires au mépris total du sort des familles de travailleurs.
Le fétichisme de la « paix du travail », invoqué de manière incantatoire en préambule de chaque négociation de conventions collectives, est pour beaucoup dans la commission d’abus criants de l’hyper-capitalisme, à l’heure de la mondialisation.
Du haut de ses 70 ans, la Paix du Travail a atteint l’âge où l’on entre habituellement à l’EMS. Dans un pays tel que la Suisse, l’Etat lui-même dont l’arbitrage et l’influence ont été sollicitées pour mettre fin au conflit ou en atténuer les effets sur les victimes, demeure totalement impuissant : la liberté du renard dans le poulailler demeure entière. L’excellent Rolf Bloch lui même, appelé comme médiateur, est demeuré impuissant face à la morgue prussienne du patron Martin Hellweg. Nous croyons savoir qu’il en a éprouvé une grande amertume.
Le documentaire (qui existe aussi en version en allemand) de Daniel Künzi présente aussi une valeur pédagogique indéniable pour l’ensemble des travailleurs exposés chaque jour à de nouveaux abus, tant dans le secteur privé que dans le secteur public.
Ne serait-il pas grand temps que la gauche suisse toute entière mobilise ses relais politiques – y compris et surtout la somnolente Union syndicale suisse (USS) – pour que soit adoptée enfin une législation fédérale qui protège efficacement les travailleurs contre les coups de forces et abus de style Martin Hellweg ?
A l’approche des élections fédérales, un peu plus d’Etat et un peu moins de « paix du travail absolue » seraient de bon aloi.
Les actionnaires pourraient certes y perdre quelques miettes de dividendes et de plus-value mais qui s’en plaindrait ? La grève est un mal contagieux. Le système capitaliste beaucoup plus fragile qu’il n’y paraît. Quelques débrayages stratégiques dans les communications, dans les transports et tout serait rapidement dépeuplé... Les méprisables tels que Martin Hellweg sont autant de détonateurs capables, par leurs menées et coups de force, de susciter rapidement un chaos général en Suisse. Jusqu’où les patrons de son espèce devront-ils aller pour que les salariés se rebellent ?
Les consommateurs eux-mêmes ont pris récemment conscience de leur formidable pouvoir collectif dans l’affaire du chocolat Cailler, réemballé en plastique par la génie du Maghreb...
Voyageurs CFF, clients de la Migros, de la COOP, membres des caisses-maladie, clients de la Poste, consommez ce que vous désirez et boycottez les boîtes qui n’ont que l’abus et l’exploitation des salariés pour règle de conduite.
En salles en Suisse romande dès le 1er mai :
Dès le mardi 1er mai au cinéma CAC Voltaire, Genève. Mardi 8 et jeudi 10 mai : Cinématographe, Tramelan
Samedi 12 et dimanche 13 mai : Cinéma ABC, La Chaux-de-Fonds. En présence du réalisateur et de métallurgistes de La Boillat
Mercredi 23 et dimanche 27 mai : Cinéma de La Neuveville, La Neuveville
Mardi 8 mai à 20h : Le Bourg, Lausanne (avant-première suivie d’un débat en présence du réalisateur et métallurgistes de La Boillat. Organisation : A Gauche Toute ! (SolidaritéS-Vaud et POP & Gauche en mouvement)
Dès le mercredi 16 mai : Zinéma, Lausanne