Photo : NPA
Pour son engagement syndicaliste au Chili, Helena fut arrêtée immédiatement après le coup d’État militaire de 1973 et enfermée dans une caserne puis emmenée au Stade National, où elle a subi d’atroces tortures.
Helena, la femme qui avait pris en main sa condition de mère célibataire contre tous les préjugés et la pression de la société chilienne de la fin des années 1960. Plus tard, dans son exil en Irlande, vers la fin de l’année 1976, elle a à nouveau revendiqué sa condition de femme libre, exigeant une place pour une formation professionnelle de tourneur/soudeur, métiers destinés uniquement à des hommes, chefs de foyer.
Helena, employée comme domestique : en France en 1976 elle exerce ce métier chez une famille, inconnue pour elle mais « qui semble très engagée dans la politique… » C’était chez Danielle et François Mitterrand !
Helena, militante et travailleuse ; il était impossible de ne pas la trouver au milieu des bouquins de la librairie La Brèche, toujours prête à aider et à conseiller. Une amie chère, qui nous invitait chaleureusement à partager des mets typiques, comme les empanadas accompagnées d’un bon vin ou d’une Margarita.
Helena et son immense chagrin pour le décès prématuré de son fils unique, Andrés. Helena et son amour pour ses deux petits-enfants Lautaro et Camilo.
Elle fut membre de notre association, dans ses débuts et nous a donné, en 2014, le témoignage de son vécu de militante, document filmé qui fait aujourd’hui partie des Archives Orales, créées par notre Association, en partenariat avec la bibliothèque « La contemporaine » de l’Université de Nanterre, France. Là, ces documents sont consultables et ils le sont également au Chili, au Museo de la Memoria et au siège de la Corporación Parque Por la Paz Villa Grimaldi, à Santiago. Chaque fois que nous avons demandé à Helena de nous aider dans notre travail associatif, elle a toujours été présente. Avec elle, nous avons partagé bien au-delà d’une expérience de prison ou d’exil ; le partage a été celui de nos vies avec ses chagrins et ses joies, avec ses luttes et ses espérances.
Nous partageons aujourd’hui ce moment de tristesse avec Lautaro, Camilo et Norman, ainsi qu’avec les camarades de Helena, du « Nouveau Parti Anticapitaliste », NPA.
Association d’ex-prisonniers politiques chiliens – France / Conseil d’Administration
Paris, le 6 janvier 2022
Texto en español : Adiós compañera Helena
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France Amérique Latine s’associe à cet hommage et partage la tristesse des membres de l’association des ex-prisonniers politiques chiliens, de tous et toutes les camarades, proches et ami.e.s d’Helena.