Pablo Iglesias marque encore de son empreinte l’actualité espagnole. Depuis qu’il s’est retiré de la vie politique après son échec aux élections régionales madrilènes au printemps 2021, le fondateur et ex-leader de Podemos, parti de gauche dite radicale, multiplie les collaborations médiatiques.
Le 13 janvier, dans une vidéo publiée sur Twitter, l’ancien vice-président du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez a présenté son “putain de podcast” – selon ses mots –, intitulé “La Base”, qu’il animera “très prochainement” pour le média de gauche Público.
Pdt : Esto 🖕🏿 pa ti @jordievole pic.twitter.com/vNku6NaZ7P
— Pablo Iglesias 🔻 (@PabloIglesias) January 13, 2022
Sur son site, le journal numérique explique que le podcast sera “très proche de l’actualité”. Le média dit accueillir “à bras ouverts” Pablo Iglesias dans ses rangs. Entre 2014 et 2020, il animait déjà l’émission “Otra vuelta de Tuerka”, sur Público TV, dans laquelle il conversait avec des personnalités du monde de la culture, de l’économie et de la politique.
Depuis quelques mois, Pablo Iglesias intervient sur des radios privées : dans l’émission “El Ágora de Hora 25” de la Cadena Ser, de même que sur la radio catalane RAC1, proche des indépendantistes. Il écrit également dans les colonnes de deux quotidiens indépendantistes, Ara en Catalogne et Gara au Pays basque espagnol, et tient une chronique sur le site d’information de gauche Ctxt.
En parallèle, après avoir quitté la politique, le Madrilène avait intégré un centre de recherche numérique d’un institut d’enseignement catalan, l’Institut Obert de Catalunya. Enfin, il préside l’Institut 25M, le “think thank” de Podemos.
Ami-ennemi des médias espagnols
À droite, la nouvelle vie très médiatique de Pablo Iglesias fait réagir. “El Coletas” – son vieux surnom dans la presse conservatrice, en référence à sa queue-de-cheval qu’il a depuis coupée – “a toujours eu un intérêt particulier pour les médias”, observe le site conservateur El Español. Mais sa relation avec la sphère médiatique est ambivalente, rappelle le journaliste Javier Corbacho :
“Au cours de ses années en politique, les allusions à ‘l’égoût médiatique’, qu’il accusait de ‘fabriquer de fausses informations’ contre Podemos, ont été nombreuses.”
El Español souligne également sa proximité avec l’homme d’affaires catalan Jaume Roures, fondateur du groupe Mediapro, propriétaire de Público et connu en France pour le fiasco autour des droits de diffusion de la Ligue 1 de football.
Courrier International
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