La Commission de surveillance de la concurrence commerciale (KPPU) a ouvert une enquête sur le cartel soupçonné d’être à l’origine de la hausse du prix de l’huile de palme. Elle soupçonne quatre grands producteurs, qui contrôlent 46,5 % du marché national, de réglementer l’offre et les prix. “Nous allons convoquer dans les plus brefs délais les parties liées à ce présumé cartel”, a déclaré à Koran Tempo la porte-parole de la commission antitrust, Deswin Nur.
En un an, le prix de l’huile de palme brute (HPB) à l’exportation est passé de 900 dollars à 1 300 dollars la tonne. Bien que l’Indonésie en soit le premier producteur mondial, avec 46,88 millions de tonnes en 2021, cette hausse s’est aussitôt répercutée sur le marché intérieur.
“Le prix de cette denrée essentielle est passé subitement, en janvier 2022, de 60 centimes à 1 euro le litre”, souligne le quotidien. Cette flambée grève fortement le budget des foyers des Indonésiens qui, en grands adeptes de la friture, consomment 5,7 millions de tonnes d’huile de palme par an.
Taux de concentration du marché très élevé
Le commissaire de la commission antitrust, Ukay Karyadi, estime que la hausse du prix du HPB sur le marché mondial ne devrait pas affecter le prix de vente de l’huile de cuisson sur le marché intérieur. Il en explique la raison à Koran Tempo :
“Les gros exportateurs d’huile de palme sont les dirigeants d’entreprises totalement intégrées. Ils possèdent leurs plantations en propre, si bien qu’ils n’ont pas d’augmentation de coût de production, leurs usines continuent à générer de gros profits.”
L’enquête conduite par la commission révèle des signes de concurrence commerciale déloyale tels que les cartels et les monopoles dont la structure oligopolistique conduit à un taux de concentration du marché très élevé.
Pour tenter de freiner cette inflation, le ministre du Commerce a pris un décret, le 27 janvier, visant à encadrer le prix de vente maximal de l’huile de palme au détail et augmentant de 10 à 20 % la portion obligatoire que les producteurs doivent réserver au marché intérieur.
Une obligation similaire avait été imposée au tournant de l’année 2022 sur la production nationale de charbon, assortie d’une interdiction totale d’exporter ce combustible pendant un mois, afin d’assurer l’approvisionnement intérieur et de maintenir le fonctionnement des centrales électriques du pays.
Hélas, cette mesure qui vise à protéger les consommateurs nationaux a des répercussions négatives sur les petits planteurs de palmiers à huile, qui se retrouvent une fois de plus pénalisés : “Le prix des régimes de drupes est tombé en quelques jours de 3 200 à 2 200 roupies [de 19 à 13 centimes d’euro] le kilo”, déplore Koran Tempo.
Koran Tempo
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