Dès le coup d’État du 1er février 2021 en Birmanie, le géant japonais de la bière Kirin Holding, “inquiet de la détérioration de la situation des droits de l’homme”, avait souhaité mettre fin à son partenariat avec le conglomérat de l’armée birmane Myanmar Economic Holdings (MEHL), rappelle Nikkei Asia. Il a annoncé, ce 14 février, qu’il mettra fin à ses activités en Birmanie.
Dans un premier temps, Kirin Holdings avait engagé des négociations avec son partenaire, et souhaitait poursuivre ses activités en Birmanie avec d’autres partenaires, après la dissolution de leur accord. Mais, “cela n’a pas fonctionné”, écrit Nikkei Asia. La décision de Kirin souligne l’impasse des discussions entre Kirin et le conglomérat des militaires.
Quel acheteur pour les parts de Kirin ?
“L’échec des négociations avec MEHL a conduit Kirin à porter l’affaire devant le Centre d’arbitrage international de Singapour en décembre dernier.” Avant de décider de quitter la Birmanie, “étant donné l’absence de progrès” dans ce dossier, observe le média économique.
La fermeture concernera la Myanmar Brewery, “une entreprise locale dans laquelle Kirin avait investi en 2015, et la Mandalay Brewery, une coentreprise avec MEHL créée en 2017. Kirin détenait 51 % des actions dans les deux entreprises, et MEHL le reste.”
Reste à trouver un acheteur. “Kirin préférera sans doute vendre ses parts à une entreprise sans lien avec les militaires”, afin d’éviter “la pression des organisations de droits de l’homme”, précise le journal. Mais s’il ne trouve pas preneur, le brasseur japonais risque d’être confronté à un déficit en fin d’année, tant son activité en Birmanie était rentable.
D’autres entreprises étrangères
Kirin est la première entreprise japonaise à fermer ainsi ses activités en Birmanie, un choix qui pourrait avoir des conséquences sur la stratégie d’autres sociétés nippones encore présente dans le pays.
Nikkei Asia rappelle que Total a annoncé en janvier dernier son retrait. “Comme Kirin, Posco, le géant sud-coréen de l’acier, tente de dissoudre sa joint-venture avec MEHL, mais serait également confrontée à des difficultés dans les négociations.”
Les entreprises de construction Fujita, Yokogawa Bridge Holding et le promoteur Tokyo Tatemono, trois entreprises japonaises encore présentes, sont montrées du doigt pour leurs liens persistants avec l’armée birmane.
Nikkei Asian Review
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