1. Le NPA s’est toujours opposé et s’opposera toujours à ce que les débats politiques, les débats d’orientation, au sein des mouvements sociaux se règlent par la violence, morale ou physique.
2. Nous condamnons de la façon la plus résolue les violences physiques qui ont eu lieu contre des militantes abolitionnistes, particulièrement à Paris et Toulouse. Les militantes agressées ont toute notre solidarité. Il existe des désaccords au sein du mouvement féministe sur l’appréciation notamment de mesures comme la pénalisation des clients. Et bien que le NPA se soit clairement positionné contre cette mesure que nous jugeons répressive et contre-productive, nous considérons ce débat comme légitime au sein du mouvement féministe. En lien avec cette position, nous refusons les amalgames créant la confusion entre les courants abolitionnistes et des positions prohibitionnistes ou rejetant les prostituéEs.
3. Le NPA rappelle sa position abolitionniste. Notre position est le refus du système prostitutionnel, des réseaux de marchandisation du corps des femmes et considère la prostitution comme une violence, notamment contre les femmes. Cependant, nous respectons et soutenons les mobilisations des prostituéEs, nous respectons la parole de celleux qui s’expriment en se nommant « travailleuses/eurs du sexe » ou de celles qui se déclarent « survivantes ».
4. Le NPA rappelle également son orientation et son droit de discuter avec tous les courants féministes, quelles que soient leurs positions, de construire une solidarité militante avec eux, malgré le débat, parfois très polémique, qui peut exister. C’est en ce sens qu’une série de rencontres sont engagées avec des associations ou organisations qui nous interpellé dans le cadre de la campagne : le STRASS, Osez le féminisme, les Effrontées…
5. L’évènement violent survenu à la fin du cortège lors de la manifestation du 8 mars à Paris est pour nous différent des agressions contre des militantes abolitionnistes. En effet, deux militantEs du NPA ont été agresséEs verbalement par des militantes du groupe des Amazones et se sont défendu dans cette manifestation : le premier s’est fait insulter et prendre son drapeau et la seconde, qui a accouru à son secours, s’est fait insulter de « sale trans » et, s’étant sentie menacée par un groupe, a giflé une militante, et une empoignade s’en est suivie. Il aurait été préférable qu’une réponse collective non violente soit mis en œuvre dès le premier incident. Nous regrettons que des coups aient été échangés, et nous prenons notre part de responsabilité, nous n’avons pas su résoudre collectivement ce conflit.
Cependant, nous tenons à affirmer notre solidarité avec notre camarade qui a subi une agression verbale transphobe de la part de militantes du groupe des Amazones.
Nous tenons à affirmer que la transphobie ne doit pas avoir sa place dans le mouvement féministe ; au contraire, la lutte pour la reconnaissance des droits des personnes trans fait partie intégrante du combat féministe contre la société patriarcale.
Le NPA est prêt à s’entretenir avec toutes les organisations féministes qui le souhaitent pour discuter de ce positionnement.
Nous espérons que ce type d’évènements ne se reproduira pas, que nos organisations sauront prendre des mesures collectives pour l’éviter, afin que les divergences, sur la prostitution ou d’autres sujets, n’empêchent pas de manifester ensemble, en respectant l’identité de chacunE. Notre orientation reste la construction d’un mouvement féministe autonome dans lequel nous nous inscrivons en tant que courant lutte de classe.
Lundi 28 mars 2022
Nouveau parti anticapitaliste (NPA)