"La femme est d’abord la gardienne du foyer.
L’homme est à l’usine, aux champs, à l’atelier, au bureau ; il voyage ; il est absorbé par la vie professionnelle, politique, sociale, militaire ; il se voue aux sports ; il est enrôlé dans dix, vingt sociétés ; il se doit à ses amis, à ses connaissances...
La femme vigilante est au foyer...
– Maman, demande l’enfant à son réveil, qu’est-ce que je dois mettre aujourd’hui ?
La mère a veillé tard pour ravauder les chaussettes, boucher les trous des pantalons ; le matin, tout est prêt ; chacun trouve des habits propres et bien raccommodés.
– Maman, est-ce qu’on peut manger ?
Du matin au soir de chaque jour, du premier au dernier jour de l’année, la maman est là, qui pense à tous, qui pense pour tous, qui n’oublie rien, va, vient, sans relâche, se dévoue sans relâche, s’inquiète, se tourmente, fait des prodiges pour que chacun soit content (...). Que serait ce foyer, sans elle ? (...)
C’est elle qui apprend à ses enfants à aimer leur pays, à le servir dans la rigueur de leur conduite. Une bonne mère éprouve de la fierté à voir son fils requis pour la défense des frontières parce qu’elle sait, qu’en défendant la patrie, le soldat défend le foyer qu’elle a créé (...).
Bien qu’elle ne possède pas encore le droit de vote, elle s’intéresse aux affaires publiques, parce que personne ne connaît mieux qu’elle les difficultés pratiques de la conduite d’un ménage et elle sait bien que la conduite d’un Etat n’est pas autre chose que la conduite d’un grand ménage.
Les magistrats qui dépensent trop l’épouvantent parce qu’elle a l’habitude de compter ; mais ceux qui ne font pas le nécessaire l’inquiètent parce qu’elle sait d’expérience qu’il y a, dans toute carence, une cause irrévocable de désordre. (...)
Infirmières, elles sont dans tous les hôpitaux du monde,sous la cornette de la nonne ou le voile de la sœur (...) Elles se donnent aux tâches les plus répugnantes, soignent les infirmes, les anormaux, pauvres résidus de l’humanité. (...)
Non, la femme n’est pas l’égale de l’homme. Cette égalité grossière que réclament certains démagogues s’exercerait au désavantage de la femme. L’homme et la femme ne sont pas égaux, mais complémentaires. La femme est don de soi, élan, tendresse, générosité, dévouement, amour. Et c’est au foyer qu’elle peut le mieux s’épanouir (...)"
25 ans plus tard, c’est sur la base de ces mêmes « valeurs », que Christoph Blocher, alors Conseiller national UDC de Zurich, va lancer un référendum contre le nouveau droit matrimonial, parce qu’il prévoit l’égalité de la femme et de l’homme au sein de la famille. Il échouera en votation populaire, en 1985...