Le processus de libéralisation totale du marché postal européen suit son cours, malgré les inquiétudes de plusieurs États, dont la France. Début juin, le Conseil des ministres européens chargés du dossier, puis le Parlement européen, devraient ré-examiner la directive visant à supprimer le monopole sur le courrier de moins de 50 grammes, dont les recettes contribuent à financer le « service universel ».
La péréquation tarifaire, permettant l’égalité sur un territoire, est menacée. Des tarifs à la distance permettront de juteux bénéfices en zone urbaine et dégraderont le service en zone rurale avec des prix élevés. La concurrence a déjà supprimé des centaines de milliers d’emplois (150 000 en Allemagne) et réduit la présence postale (1 800 bureaux fermés en Suède sur 2 200). D’ici 2010, 60 000 emplois sont menacés en France.
Contre cette casse, les initiatives syndicales ou de réseaux se multiplient. Le 6 juin, le syndicat UNI-Europa Poste (un million d’adhérents), relayé en France par CGT-CFDT-FO, appelle à protester auprès de la Commission européenne. Une pétition européenne de parlementaires (www.sosposte.eu) exige « qu’on ne touche pas à notre facteur ». En France, la Convergence unitaire de défense des services publics a également lancé une pétition « pour le retrait de la directive postale, pour le maintien et la reconquête du service public égalitaire... » (www.v-s-p.org). De partout, doivent confluer les actions pour arrêter le bras destructeur de la Commission.