Le 7 juin, 120 salariés de l’hôpital, de toutes les catégories de personnel, se sont retrouvés à l’entrée du centre, en signe de protestation. Pourquoi cette colère ?
Pascal Piezanowski - L’affaire remonte au début de l’année, quand le directeur, M. Fréchou, a décidé de supprimer quatorze postes de médecins (dont dix d’internes) en maternité et en psychiatrie, invoquant des raisons budgétaires. Les médecins n’ont pas réagi tout de suite. Mais ils se sont heurtés à un refus de toute discussion de la part de la direction, ce qui les a conduits, devant tant de mépris, à radicaliser leur position et à déposer un préavis de grève pour le 31 mai.
Malgré cela, la direction a continué à refuser toute discussion. Aussi, le jour de la grève des médecins, l’assemblée générale a décidé d’une délégation pour aller voir le directeur là où il était. Mais en ce moment, le président de la commission médicale d’établissement avait à peine fini de parler que le directeur a violemment agressé une infirmière, un ouvrier et un médecin.
Nous avons appelé - SUD-Santé, CFE/CGC et CGT, les médecins - au rassemblement du 7 juin pour protester contre cette violence. Car, malgré la plainte déposée par nos trois collègues, rien n’avait été fait à l’encontre de M. Fréchou, qui n’en était pas à son premier « dérapage ».
Il y avait, le même jour, une rencontre avec l’Agence régionale d’hospitalisation (ARH). Qu’en est-il sorti et que comptez-vous faire maintenant ?
P. Piezanowski - L’ARH a promis de financer quatre postes (deux médecins, deux internes) et indiqué qu’un conseiller général des hôpitaux étudierait les possibilités d’économies sur les médecins, auprès du directeur, ce qui est une façon de ne pas lui laisser la conduite du conflit. C’est un premier pas, mais les médecins, dont l’assemblée générale a décidé la grève, veulent des garanties écrites, le maintien de tous les postes de praticiens hospitaliers. Ils ont fixé la date butoir du 30 juin.
Quant aux internes, ils avaient voté la grève reconductible jusqu’au mardi 12 juin 2007, et nous devions nous retrouver tous ensemble ce jour-là, à l’assemblée générale appelée par SUD et la CGT, où sera également discutée la nécessité du départ du directeur.