Malgré la répression du régime et le huis clos imposé par la coupure d’internet, les protestataires poursuivent avec courage leur révolution.
On ne saluera jamais assez le courage de ces Iraniennes qui, au péril de leur vie, défient depuis bientôt un mois les armes braquées sur elles par les mollahs et leurs affidés. Car elles ont initié, bien plus qu’une révolte, une vraie révolution, aujourd’hui rejointe par les hommes.
Preuve que le foulard était un pur symbole et que l’objectif de ce mouvement est bel et bien la liberté.
Après des années de privation de tout, dues à l’obscurantisme du régime, au Covid qui a laminé le pays et aux sanctions qui l’ont affamé, la population explose.
Et elle explose d’autant plus que le pouvoir en place la prive de tout moyen de communication avec l’extérieur. Le net iranien a été coupé, ce qui permet au régime de tuer à huis clos. Témoin, le massacre commis dans le Baloutchistan quand les forces de sécurité ont tiré sur des dizaines de personnes qui achevaient la grande prière, dont des femmes et des enfants. Le Baloutchistan est une région à majorité sunnite alors que le régime est chiite. L’intolérance vise donc non seulement le genre mais aussi la communauté religieuse.
Malgré tout, ce qui frappe dans le mouvement en cours, c’est la détermination des manifestant·e·s. Femmes ou hommes, fillettes, adolescent·e·s ou adultes, elles et ils n’ont plus peur. Il y a en elles et en eux une rage qui vient de loin et que rien, même la mort, ne semble pouvoir éteindre.
Ce courage est d’autant plus impressionnant que ce peuple est seul au monde. Nul ne peut raisonner ou faire pression sur le régime.
Parmi les alliés des mollahs, le Russe Poutine ne va certainement pas leur donner des leçons d’humanité et ne parlons pas du Chinois Xi, qui réprime férocement les Ouïghours.
Reste le Turc Erdogan qui rêve de prendre le leadership du monde musulman, mais il tente déjà de jouer le pacificateur entre l’Ukraine et la Russie et ne risque pas de pousser Téhéran à donner plus de liberté aux femmes.
Le salut ne peut donc venir que de l’intérieur. De tous ces hommes qui, peut-être un jour, finiront par en avoir assez de voir leurs mères, leurs femmes, leurs filles mais aussi leurs frères et leurs fils tomber sous les balles.