Mardi 12 juin, s’est tenue à Paris une conférence de presse pour dénoncer le projet gouvernemental d’instaurer quatre nouvelles franchises sur les remboursements des soins médicaux. Elle était initiée par le Syndicat de la médecine générale (SMG), le Collectif des médecins généralistes pour l’accès aux soins (Comégas), Sud-Santé-Sociaux et l’Union syndicale de la psychiatrie (USP). De nombreux syndicats, associations et collectifs étaient présents dont Attac, la Cadac, l’Ufal, l’Unam, Solidaires.
Didier Ménard, du SMG, ouvrit la conférence en dénonçant les justifications invoquées par le gouvernement et l’inefficacité des franchises sur le plan de la lutte contre les déficits. Il fustigea son contenu politique, tourné contre les classes populaires que, sous couvert de responsabilisation, on veut en réalité culpabiliser.
Cette culpabilisation a pour seule fonction de tenter de dédouaner l’État lui-même de ses propres responsabilités, car c’est bien à lui qu’incombe de garantir à l’ensemble de la population le droit à la santé. L’État se dérobe, comme l’ont fort bien montré Philippe Foucras du Comégas et Jean-Pierre Martin de l’USP. Jean Vignes de Sud Santé a souligné que, depuis l’instauration du forfait hospitalier, la part des frais de santé pris en charge par les familles n’a cessé de croître. Le forfait hospitalier est aujourd’hui de dix-huit euros par jour, auxquels se sont ajoutés le forfait de un euro sur les consultations, celui de dix-huit euros sur les actes lourds, les dépassements d’honoraires, les déremboursements...
Chacun témoignait, à partir d’exemples concrets, souvent dramatiques, des conséquences de ces mesures pour les patients. De plus en plus nombreux sont ceux qui sont contraints de renoncer à des soins indispensables. C’est l’« état d’alerte » a déclaré le docteur Ménard. La pétition1 lancée a déjà récolté plus de 45 000 signatures. C’est bien un mouvement dans l’ensemble du pays qui s’engage et qu’il s’agit d’impulser pour faire échec au projet du gouvernement.