Le pays de Fougères, déjà traversé par une ligne à très haute tension (THT) en provenance de Flamanville (Manche), sera concerné par le passage de la ligne THT si le réacteur EPR devait être construit à Flamanville. Ces lignes à haute tension aériennes créent des champs magnétiques néfastes à la santé, dégradent le paysage et perturbent la faune aviaire.
Mardi 29 mai, quatre militants du Groupe d’action non violent antinucléaire (Ganva) s’installent, à quinze mètres de hauteur, dans un pylône à proximité de Fougères. Ils demandent aux candidats aux élections législatives des circonscriptions de Fougères et Vitré de se prononcer clairement sur le projet EPR, la ligne THT et leurs choix énergétiques. Dans les heures qui suivent, le collectif Ille-et-Vilaine sous tension (IVT) organise le soutien à cette action avec ses homologues des départements de la Mayenne et de la Manche. Un campement s’installe au pied du pylône, où de nombreux militants viendront manifester leur soutien jusqu’au vendredi 1er juin, date à laquelle les militants du Ganva descendront sous peine de devoir payer 3 000 euros par jour et par personne à RTE, l’opérateur réseau d’EDF.
Samedi 2 juin, une manifestation interdépartementale regroupe près de 500 personnes, qui défilent dans Fougères à l’appel d’IVT, de Mayenne survoltée, de Manche sous tension et du réseau Sortir du nucléaire. Dans le cortège, plusieurs candidats sont présents, dont nos camarades de la LCR, Françoise Dubu (Fougères) et Pierre Chapa (Saint-Malo). D’autres organisations sont également présentes aux côtés des associations antinucléaires locales : les Verts, Emgann, SUD-Ille-et-Vilaine... Puis, IVT a organisé un débat en plein champ, sous la ligne à haute tension, avec neufs candidats aux législatives. 150 personnes ont pu questionner les candidats. La députée UMP sortante de Fougères, ancienne secrétaire d’État, n’a pas daigné se déplacer. Elle a reçu la visite d’IVT à sa réunion publique du 6 juin, ce qu’elle n’a guère apprécié. Tout au long de ces actions, la gendarmerie et les renseignements généraux ont été très actifs : contrôles d’identité systématiques, photographies des militants et de leurs véhicules, vidéos, intimidations... Un agriculteur a même été convoqué, le 9 juin, à la gendarmerie de Fougères, sur requête du parquet. Il lui est reproché d’être complice du Ganva, car il a évacué une partie de leur matériel.
Nous serons particulièrement attentifs aux tentations répressives qui commencent à apparaître. Ces mobilisations ont réussi à placer la question des choix énergétiques au cœur de la campagne électorale. Cependant, la mobilisation devra s’élargir et se structurer, pour mettre en échec le projet EPR.