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C’est dans ce contexte que le Parlement européen a décidé de placer le corps des Gardiens de la Révolution sur sa liste noire des organisations terroristes. Pour que cette décision devienne effective, il faudrait l’aval du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne.
La République islamique sur la sellette
Cela fait plus de 43 ans que les IranienEs subissent la terreur exercée par le corps des Gardiens de la Révolution. Durant toutes ces années, aucune chancellerie ne s’est préoccupée du sort des peuples d’Iran. Les puissances impérialistes ont préféré négocier avec le régime. Les grandes puissances ont toujours joué la carte de tel ou tel courant au sein de la mollahrchie pour défendre au mieux leurs intérêts. Et si les discussions ont lieu aujourd’hui, c’est uniquement grâce à la puissance et à la durée exceptionnelle du mouvement en Iran et par sa résonance à l’échelle internationale.
Face à une contestation qui lie question sociale et démocratique et qui rejette toute forme d’État autoritaire et autocratique, les courants de droite et monarchistes, présents de manière beaucoup plus importante au sein de la diaspora qu’en Iran, préparent leur retour au pouvoir. Et ce avec l’appui des puissances impérialistes étatsuniennes et européennes. C’est notamment le sens de la campagne orchestrée sur les réseaux sociaux qui vise à donner « procuration » à Reza Pahlavi, le fils du dernier Shah d’Iran, pour mener la future « période de transition ». Des instituts de sondages occidentaux, à grand renfort de médias inféodés à l’Arabie saoudite (comme « Iran International ») ou à des journalistes occidentaux, tendent à faire croire qu’en cas d’élections libres, Reza Pahlavi serait élu…
Ce type de manœuvre soulève l’ire des IranienEs de l’intérieur, engagés dans la lutte pour le renversement de la République islamique. Par leurs slogans, dans de nombreuses réactions et textes, différents secteurs de la population dénoncent cette campagne lancée par les monarchistes et affirment leur combat pour la démocratie, l’égalité et la justice sociale.
Ni Mollahs ni Shah !
C’est dans cette situation que l’association Solidarité socialiste avec les travailleurs en Iran (France) a pris l’initiative d’écrire une tribune. Publiée par Mediapart [2], ce texte est signée par plus de 200 intellectuelEs [3] [4], dirigeantEs syndicaux (CGT, Solidaires, FSU), députéEs et représentantEs d’organisations politiques (Ensemble !, LFI, PCF, NPA) ou des responsables d’associations de luttes (Cedetim, Attac…), ainsi que des militantEs internationaux.
Cette tribune se place en solidarité avec le soulèvement en cours en Iran, dénonce les crimes d’État du régime et les exécutions. Elle se situe aussi en opposition aux manœuvres des États impérialistes et du bloc de droite, autoritaire, libéral et réactionnaire dont la colonne vertébrale est constituée des monarchistes.
Ses revendications et exigences sont centrées sur une démarche internationaliste portée par les organisations démocratiques, progressistes et de gauche. Le texte exige notamment la fin des exécutions et de la répression. Il affirme la nécessité de lever le secret bancaire et commercial pour geler les avoirs du Guide Ali Khameneï et de la direction des Gardiens de la Révolution, toujours épargnés par les sanctions internationales.
Ce qui se passe en Iran est scruté de près par les peuples de la région et par toutes les femmes et les minorités nationales opprimées. Cette tribune salutaire, traduite notamment en persan et en kurde, est diffusée en Iran. Elle constitue un message d’espoir pour les peuples d’Iran. Ils peuvent compter sur les organisations syndicales, associatives et politiques de gauche dans leur combat face à la mollahrchie et aux oppresseurs d’hier qui tentent, comme dans un mauvais film, leur comeback avec le fils du Shah.
Babak Kia