Le 30 novembre 2022, Bakul Begum, dirigeante locale du Bangladesh Kishani Sabha (BKS), une organisation associée à la Bangladesh Krishok Federation, a été tuée par des terroristes locaux. Cela s’est passé sur une petite île située dans le district côtier du sud du Bangladesh, appelé Bhola. Ce district est riverain et il y a beaucoup de petites îles où les paysans sans terre vivent pour assurer leur subsistance. L’île où Bakul Begum a été assassinée est l’une d’entre elles. Elle a été occupée par la Bangladesh Krishok (BKF) et le Bangladesh Kishani Sabha en 1996 (deux fédérations, la BKS regroupant les paysannes et la BKF les paysans), à l’issue d’une conférence historique appelée « Conférence des paysans sans terre » dans le sud, la même année.

Bakul Begum est originaire d’une famille établie dans le district de Bagherhar, à l’extrême sud-ouest du pays. Elle vivait avec son mari sur l’île de Sikdarerchar, avec près de 500 autres familles. Son mari est également un activiste qui dirige la Fédération Krishok du Bangladesh (BKF). Elle a commencé à vivre à Sikdarerchar en 2007 et s’est liée aux familles sans terre du Char (île). En côtoyant les pauvres sans terre, elle s’est attachée à eux et s’est engagée à travailler pour eux. Elle a commencé à se mobiliser corps et âme pour apporter la stabilité dans le char, afin que les résidents pauvres puissent être soulagés des exactions des voyous. Elle a essayé d’obtenir la confirmation légale du droit à l’installation permanente des résidents de cette Khasland (terre publique), dans le char. Elle a commencé à se mobiliser et à faire pression sur l’administration locale, défiant des personnages influents et les terroristes accaparant les terres. Pour cela, elle a reçu plusieurs fois des menaces de mort. Elle a fait face à leurs menaces avec beaucoup de courage et a parfois déposé des mains-courantes (GD, General Diary) au commissariat de police pour que des mesures soient prises contre eux. Voici donc le fait essentiel qui a mis sa vie en grand danger.

Après le meurtre, son corps a été transporté à la morgue pour une autopsie et un examen post-mortem par la police. Ensuite, elle a été emmenée dans son propre village du district de Bagherhat, pour y être enterrée. Elle laisse derrière elle une fille âgée de 7 ans.

On peut souligner que la sœur aînée de Bakul Begum, Mukul Begum, était avec elle lors de cette nuit tragique. Elles dormaient toutes les deux dans la même hutte. Tôt le matin, les tueurs ont fait irruption dans la maison pour l’attaquer à la machette. Sa sœur Mukul Begum a également été brutalement frappée au cou et à la gorge. Ils ont essayé de la massacrer, mais elle a été sauvée par chance. Cependant, grièvement blessée, elle a été hospitalisée au Barisal Shere Bangla Medical College, puis envoyée à l’hôpital orthopédique de Dhaka, la capitale. À l’hôpital, elle a dû subir plusieurs opérations, car elle avait de profondes coupures à la gorge et à une veine, à la main. Elle est restée à l’hôpital pendant plus d’un mois. Aujourd’hui, elle va mieux, mais ne peut pas encore travailler. Elle doit suivre un traitement de longue durée pour retrouver une vie normale, car elle ne peut toujours pas bouger correctement sa main. Elle a besoin d’une aide financière pour son traitement, notamment pour acheter des médicaments, et pour survivre, car elle ne peut pas gagner sa vie dans ces conditions.

D’autre part, la famille de Bakul Begum est également confrontée à de graves problèmes. Son mari, Alam Bachchu, se cache parce que la police essaie de détourner l’affaire de différentes manières. En acceptant d’énormes pots-de-vin, les policiers essaient de faire porter la responsabilité du meurtre sur les épaules de son mari et de ses autres collègues, qui sont innocents.

Elle a déjà arrêté trois collègues de Mukul Begum. En raison de la mauvaise motivation de la police, une plainte a été déposée contre les véritables assassins auprès de la cour pénale au niveau du district par le témoin oculaire Mukul Begum. Le tribunal a demandé des dossiers au commissariat de police pour vérification.

Il a également été difficile pour la famille de Bakul Begum et Mukul Begum de poursuivre l’affaire judiciaire en raison des coûts impliqués. La Fédération Krishok du Bangladesh a pris en charge une partie des frais médicaux et juridiques.

Elles font maintenant appel à tous ceux qui ressentent de la sympathie à leur égard. Elles ont besoin d’un soutien financier pour la poursuite de l’action juridique et du traitement médical. Par conséquent, la Fédération Krishok du Bangladesh demande avec ferveur à toutes et tous nos ami.es prêts à les soutenir autant que possible.

Nous vous remercions,

Badrul Alam
Président
Bangladesh Krishok Federation

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