Le scandale démocratique continue
Après le 49.3, c’est un nouveau scandale démocratique, qui illustre la faillite d’institutions faites pour servir les puissants. Le gouvernement est issu d’un vote minoritaire aux législatives, il est minoritaire à l’Assemblée, il est illégitime et doit user de la répression policière pour passer en force. Macron est un président mal élu ayant réuni 21% des inscritEs au premier tour de la présidentielle ; il y a dans le pays 70% d’opposition au projet de loi sur les retraites, avec plus de 90% chez les salariéEs ; des millions de personnes ont fait grève et ont manifesté depuis trois mois... Mais la Ve République permet au pouvoir de passer en force.
Lundi soir, lors de son allocution, Macron a enfoncé le clou. « Cette réforme est-elle acceptée ?

Crédit Photo. Photothèque Rouge / Martin Noda / Hans Lucas.
À l’évidence, non. » Mais manifestement cela ne pose aucun problème au monarque de traiter ce refus par le mépris et de raconter du baratin sur d’autres sujets : parler de la santé alors qu’il a contribué à casser l’hôpital, de la hausse des prix alors qu’il refuse que les revenus augmentent au moins au rythme de l’inflation, des personnes sans emploi chômage qu’il détruit l’assurance chômage, de partager les richesses alors que sous son règne, les inégalités n’ont cessé d’augmenter et le CAC 40 de se gaver. Et bien sûr, comme le font tous les gouvernements illégitimes, il parle d’insécurité, d’immigration, et annonce un renforcement des forces de répression avec la création de 200 unités de gendarmerie.
Nous pouvons les faire reculer !
Nous ne sommes pas dupes. Contre Macron et sa sale « réforme » des retraites, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté et fait du bruit lundi soir. Alors qu’il prenait la parole, plus de 300 rassemblements étaient organisés aux quatre coins du pays, suite à un appel de l’association Attac repris par la plupart des organisations de la gauche sociale et politique. Et les bruits de casserole ont résonné un peu partout à 20h. Dans la foulée, des dizaines de manifestations spontanées ont eu lieu, qui ont dû faire face, une fois de plus, à la répression policière.
Il faut continuer à faire vivre cette colère, avec notamment l’objectif d’un 1er Mai historique, mais sans attendre deux semaines pour se mobiliser à nouveau. La lutte contre Macron et sa réforme des retraites se poursuit, avec des initiatives à prendre chaque jour, des grèves à construire et à soutenir, à l’image de l’appel des organisations de cheminotEs à faire grève le jeudi 20 avril.
Nous pouvons infliger une défaite au gouvernement malgré l’avis du Conseil constitutionnel, malgré la promulgation et l’arrogance satisfaite de Macron. Nous avons déjà fait reculer le pouvoir en 2006, qui avait dû retirer sa loi sur le CPE, pourtant promulguée.
Il est urgent que toutes les organisations de la gauche sociale et politique – syndicats, partis, associations – se rassemblent pour construire ensemble de telles perspectives, de façon unitaire. Dans ce cadre, nous défendons notamment l’organisation rapide d’une grande manifestation nationale, d’une marche vers l’Elysée, pour aller chercher Macron.
Après trois mois de lutte, ce n’est qu’un début !
Le 18 avril 2023
Nouveau Parti anticapitaliste (NPA)
• Publié le Mardi 18 avril 2023 à 16h03 :
https://nouveaupartianticapitaliste.org/actualite/politique/face-au-mepris-de-macron-renforcer-la-mobilisation
Après la validation de la loi, la mobilisation continue pour dégager Macron et sa réforme

Crédit Photo. Photothèque Rouge / Martin Noda / Hans Lucas.
Sans grande surprise, le Conseil constitutionnel vient de valider le projet de contre-réforme des retraites et de rejeter la proposition d’organisation d’un référendum d’initiative partagée. Après le 49.3, c’est un scandale démocratique de plus qui illustre une nouvelle fois la faillite de ces institutions faites pour servir les puissants. Ce gouvernement est issu d’un vote minoritaire aux législatives, il est minoritaire à l’Assemblée nationale, il est illégitime et doit user massivement de la répression policière pour passer en force. Macron, un président mal élu ayant fait 21% des inscrits au premier tour de la présidentielle ; 70% d’opposition au projet de loi sur les retraites ; des millions de personnes en grève et dans la rue depuis trois mois... Mais cette Ve République leur permet de passer en force contre la volonté populaire.
Derrière la constitutionnalité du projet de loi se cache l’injustice sociale de la contre-réforme. C’est bien la preuve qu’il faut en finir avec ces institutions, qu’il y a urgence à organiser une assemblée constituante : pour un pouvoir des exploitéEs et des oppriméEs, issus des mobilisations sociales, pour changer radicalement un système à bout de souffle.
Dans l’immédiat, la mobilisation doit se poursuivre car nous n’avons pas perdu. Nous pouvons infliger une défaite à ce pouvoir, grâce à un sursaut populaire, une nouvelle vague de colère dès ce soir, dès ce week-end, et une relance de la grève pour arrêter ce gouvernement de casseurs. Nous avons déjà fait reculer le pouvoir en 2006, qui avait dû retirer sa loi sur le CPE, pourtant promulguée. Nous pouvons le faire de nouveau.
Le NPA propose que toutes les organisations de gauche sociale et politique, du mouvement ouvrier – syndicats, partis, associations – se rencontrent au plus vite pour construire de telles perspectives, de façon unitaire. Dans ce cadre, nous défendons l’organisation rapide d’une grande manifestation nationale, d’une marche vers l’Élysée.
Ce n’est qu’un début…
Montreuil le vendredi 14 avril 2023
Nouveau Parti anticapitaliste (NPA)
• Publié le Vendredi 14 avril 2023 à 19h06 :
https://nouveaupartianticapitaliste.org/communique/apres-la-validation-de-la-loi-la-mobilisation-continue-pour-degager-macron-et-sa-reforme
Leur « démocratie » n’est pas la nôtre : s’organiser pour imposer le retrait
La mobilisation contre la retraite à 64 ans et, au-delà, contre Macron et son monde, continue. Un rapport de forces qui se poursuit, et qui pourrait se résumer à un apparent paradoxe : Macron a perdu, mais nous n’avons pas encore gagné.
Le jeudi 6 avril aura encore été une puissante journée de mobilisation. Dans tout le pays, deux millions de personnes ont pris la rue, des manifestations souvent accompagnées d’actions de blocage de voies de circulation ou de lieux symboliques (comme l’occupation du siège du fonds de pension BlackRock à Paris). Les jours qui viennent doivent être l’occasion de pousser définitivement la situation à notre avantage.
Macron peut parader, mais Darmanin est obligé de frapper fort
À voir les récentes déclarations de Macron, on pourrait presque penser que, vu d’en haut, tout irait bien. Outre son aspect toujours méprisant, la méthode Coué du président ne fonctionne plus qu’auprès de ceux qui veulent bien continuer à y croire. Selon Macron, pas de crise démocratique, pas de blocage du pays, et « si les gens voulaient la retraite à 60 ans ce n’était pas moi qu’il fallait élire »… Circulez, y a rien à voir !
Pourtant, face à la colère de notre camp social, le pouvoir est en train de se casser les dents. Ainsi sa crainte de voir les jeunes rentrer massivement dans la danse l’a obligé à revenir sur la généralisation du Service national universel (SNU) dont l’objet est justement de mettre au pas la jeunesse… Et quand ça ne suffit pas, il reste toujours la matraque de Darmanin. De nombreuses personnes ont été révoltées par les images de cette police armée de LBD (lanceur de balles de défense classé comme « arme de de guerre ») se livrant à la chasse aux lycéenEs à Conflans-Sainte-Honorine jeudi dernier, ou par la mise en garde à vue sans aucun motif de jeunes ou de militantEs, souvent syndicaux, arrêtés au hasard des manifestations… Ces dernières semaines, ce sont ainsi des centaines de personnes qui se sont retrouvées en garde à vue, les autorités reconnaissant elles-mêmes que la très grande majorité d’entre elles sont ressorties sans aucune poursuite.

Au-delà, la volonté de dissoudre les Soulèvements de la terre, après les scènes de guerre de Sainte-Soline, doit sonner comme un avertissement lancé par le pouvoir à toute volonté de le contester. On a même entendu Gérald Darmanin s’en prendre à la Ligue des droits de l’homme, exercice d’habitude réservé aux dirigeants de l’extrême droite. Mais qu’on se le dise : nous sommes solidaires de toutes celles et ceux qui sont visés, et nous ne nous laisserons pas faire !
Toujours en grève et dans la rue
Si le projet de contre-réforme des retraites ne tient plus que grâce à l’autoritarisme et à la répression, au 49.3, aux interdictions et aux arrestations, pour autant nous n’avons pas encore gagné. Cette semaine s’annonce, une nouvelle fois, particulièrement importante. À l’heure où ces lignes sont écrites, nous ne savons pas si, vendredi 14 avril, le Conseil constitutionnel va censurer tout ou partie du projet, mais quoi qu’il en soit, cela doit être pour nous l’occasion de franchir un nouveau cap dans le rapport de forces.
Les possibilités d’amplifier la grève, de relancer la reconduction, existent dans bien des secteurs (dans le nettoiement, les raffineries, à la SNCF…), et cela peut se passer ces prochains jours. D’abord en réussissant la journée nationale de grève et de manifestations du jeudi 13 avril à l’appel de l’intersyndicale. Le lendemain, vendredi 14 avril, jour de l’avis rendu par le Conseil constitutionnel, la grève doit être reconduite au maximum, avec des rassemblements l’après-midi sur les places ou devant les préfectures partout où c’est possible.
Quel que soit l’avis du Conseil constitutionnel — qui de toute façon n’est pas plus démocratique que cette 5e République dont il découle — ce vendredi n’est pas le bout du chemin. Nous ne nous arrêterons pas, même si le Conseil constitutionnel valide la loi ! C’est pourquoi nous défendons la perspective d’une marche sur l’Élysée, une manifestation nationale pour nos retraites, contre le pouvoir macroniste qui ne veut pas nous entendre.
Parce que nous ne voulons plus de leurs contre-réformes, parce qu’il y a urgence à construire une alternative en rupture avec Macron et son monde capitaliste, l’heure est à la mobilisation générale pour qu’ils s’en aillent tous !
Nouveau Parti anticapitaliste (NPA)
• Publié le Mercredi 12 avril 2023 à 11h00. Hebdo L’Anticapitaliste - 657 (13/04/2023) :
https://lanticapitaliste.org/actualite/politique/leur-democratie-nest-pas-la-notre-sorganiser-pour-imposer-le-retrait