Pour les Verts, la séquence électorale a été rude. Certes, ils ont quatre députés dans la nouvelle Assemblée... mais entièrement dépendants de la bonne volonté du PS, qui ne leur avait pas opposé de candidats concurrents. Lors de l’élection présidentielle, à l’issue d’une campagne parfaitement inaudible, Dominique Voynet n’a recueilli que 1,57 % des voix (à comparer aux 5,25 % de Noël Mamère en 2002). Et - un malheur n’arrivant jamais seul - sans compter les défections de plusieurs cadres historiques du mouvement au profit de Ségolène Royal ou de François Bayrou... Cette situation préoccupante a autorisé la tentative d’OPA de Daniel Cohn-Bendit, qui se voit déjà tête de liste pour les élections européennes de 2009.
Comme toutes les batailles de leadership qui déchirent aujourd’hui la gauche institutionnelle, cette ambition se pare des vertus de la « refondation ». Une refondation au contenu sans ambiguïté : selon Cohn-Bendit, les Verts devraient se situer « à gauche sur les problèmes de société, mais aussi au centre de la société sur les sujets environnementaux », à l’instar des Grünen (les Verts allemands) qui « n’hésitent pas, sur ces questions, à passer des accords avec le centre droit ».
La première étape est la création d’une association, Horizons Écologie. Devraient suivre des réunions publiques, des comités locaux, des groupes de travail et des états généraux pour la création d’un nouveau parti, Écologistes. Ouvert, comme il se doit, aux écologistes de l’autre rive. Et totalement contradictoire avec un projet écosocialiste qui réponde vraiment à l’urgence écologiste et aux menaces que le capitalisme fait peser sur la planète.