Près d’un an après la mort de Mahsa Amini et alors que le régime accentue la répression, les femmes défient le pouvoir de plus belle en refusant de porter le hijab. Elles sont courageuses, et nous nous devons de les soutenir.
Et si elles avaient déjà gagné ? Cela fera un an, le 16 septembre, que Mahsa Amini, une étudiante iranienne d’origine kurde de 22 ans, est morte après avoir été rouée de coups par la police pour un simple voile un peu lâche sur les cheveux.
Et malgré la répression qui s’est abattue sur toutes celles – et aussi tous ceux – qui l’ont érigée en exemple, arborant leurs cheveux tels des trophées, les femmes sont de plus en plus nombreuses à sortir tête nue en Iran pour manifester leur refus du voile obligatoire et leur besoin de liberté.
Le retour en force de la terrifiante police des mœurs, que le pouvoir iranien avait feint de supprimer à seule fin de calmer la contestation, n’y change rien. Une vraie bascule s’est opérée le 16 septembre 2022, et aucun retour en arrière ne semble possible. Face à un régime obscurantiste, qui prône le hijab et la chasteté, n’hésitant pas à menacer sa population de punitions moyenâgeuses telle la flagellation ou la pendaison, elles font un magnifique bras d’honneur. Défiant les brutes et la mort. D’un courage inouï alors que des milliers d’entre elles ont été arrêtées et maltraitées.
Elles savent que plus elles seront nombreuses moins le pouvoir aura prise sur elles. Elles doivent faire masse, ce qui n’est pas simple dans des petites villes très conservatrices et religieuses.
Elles ont peut-être gagné car le régime a peur. A l’approche de l’anniversaire de la mort de Mahsa Amini, qui coïncide avec la rentrée universitaire, on le sent fébrile, il perçoit bien la pulsion de vie et de liberté qui se dégage de la jeunesse.
Elles ont peut-être gagné car le monde entier, désormais, a les yeux braqués sur ce pays qui ne peut totalement se permettre de rester coupé du monde comme les talibans qui emmurent vivantes leurs femmes, leurs sœurs, leurs mères et leurs filles.
On ne peut pas laisser les Iraniennes seules dans leur combat. Elles ont besoin du soutien de la communauté internationale. Sous quelque forme que ce soit.