Le géant chinois de services de voyage Ctrip a récemment dévoilé une nouvelle option pour ses voyageuses. Depuis le 21 juillet, ces dernières pouvaient acheter une place dans un compartiment réservé aux femmes. Mais le média chinois Sixth Tone révèle que le service n’est plus disponible depuis le jeudi 27 juillet, soit une semaine à peine après son lancement.
Si pour certains cette initiative permettait d’offrir un environnement sécurisé pour les femmes, d’autres estiment qu’elle n’était qu’une manière de déplacer le problème. Ils soulignent ainsi la nécessité de “répondre au problème plus général de la sécurité et des droits des femmes dans les espaces publics, sans recourir à la ségrégation”.
Contactée par Sixth Tone, la porte-parole de Ctrip n’a ni confirmé ni démenti l’arrêt du service. “Le service est toujours en phase de test. L’équipe chargée du développement ne s’attendait pas à de telles réactions”, a-t-elle reconnu.
Une demande de longue date
Pour y avoir accès, les utilisatrices devaient payer 10 yuans supplémentaires (1,27 euro) lors de la sélection d’un compartiment de couchage spécifique. “Sauf que si un passager change de place et que le compartiment se retrouve occupé par une personne de l’autre sexe, le surcoût n’est pas remboursé”, précise Sixth Tone.
La polémique s’est poursuivie en ligne. “La sécurité des femmes ne devrait-elle pas être la priorité ? Pourquoi doit-on payer 10 yuans de plus pour un meilleur service ? N’est-ce pas un moyen détourné de limiter le nombre de places disponibles pour les femmes ?” s’interroge un internaute sur le réseau social Weibo.
“À l’avenir, si vous ne réservez pas une place dans un compartiment réservé aux femmes, on pourrait croire que vous acceptez par défaut de vous exposer à du harcèlement sexuel, peut-on lire dans un autre message. Les femmes qui veulent s’assurer de voyager en sécurité doivent même payer un surplus pour avoir accès à une zone supposée protégée.”
Pourtant, le service proposant des compartiments réservés aux femmes dans les trains de nuit a été introduit en réponse aux demandes, de longue date, de certaines passagères pour voyager dans un environnement “plus sécurisant et plus confortable”.
Sur les réseaux sociaux chinois, de nombreuses femmes avaient raconté leurs mauvaises expériences. Certaines relataient des faits de harcèlement sexuel, selon un autre article du média en ligne.
Courrier International
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