« Non aux armes de destruction massive », proclamait la banderole déployée par les manifestants du réseau Sortir du nucléaire, le 13 juillet, à quelques pas de l’entrée de l’Île Longue, verrouillée par un déploiement militaire et policier faramineux, à l’occasion de la venue de Nicolas Sarkozy. Et des armes de destruction massive, il y en a, sur cette presqu’île de Crozon, au large de Brest : 288 têtes nucléaires, 2 000 fois la puissance d’Hiroshima !
La France a ratifié le TNP (Traité de non-prolifération) en 1992, mais elle ne respecte pas ses engagements puisqu’elle continue à développer son arsenal, notamment à travers le très coûteux missile M51, fabriqué par EADS. Et des milliards d’euros vont être engloutis pour les travaux d’infrastructures nécessaires à l’Île Longue. Déjà, l’an dernier, au même endroit, Chirac envisageait le recours à une utilisation « préventive » de frappe nucléaire « ciblée », contre des puissances régionales ne possédant pas elles-mêmes l’arme nucléaire, passant d’une stratégie de dissuasion à une stratégie d’agression. Sarkozy n’est pas revenu sur cet alignement sur la politique de Bush. Et il a rassuré le lobby militaro-nucléaire : « Je n’hésiterai pas à prendre les décisions qui s’imposent... »
Préparé dans l’urgence, le rassemblement des antinucléaires a rassemblé une trentaine de militantes et militants du réseau Sortir du nucléaire, parmi lesquels des militants de Greenpeace, de la LCR, des Verts ou de l’UDB. Regrettons que le Mouvement de la Paix ait préféré faire bande à part en se rassemblant à quelques kilomètres de là.