Coline Fay a été arrêtée le vendredi 24 novembre pour avoir participé à un rassemblement pacifique le 17 novembre avec 6 autres personnes devant la Cour suprême. Selon les médias sénégalais, une information judiciaire a été ouverte contre ces militants pour « actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique » et « complot contre l’autorité de l’État ». En plus de ces charges, madame Fay est poursuivie pour « séjour irrégulier » au Sénégal et a été placée en détention.
Coline Fay, militante politique engagée et ses coaccusés sont en prison, alors qu’ils exerçaient le droit fondamental de participer à un rassemblement non violent. Cette arrestation, qui s’inscrit dans un contexte de démocratie malmenée, soulève de graves inquiétudes quant au respect des droits civils et politiques au Sénégal. Samira Daoud, directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty InternationaI déclare à ce propos : « en amont de l’élection présidentielle de 2024, les autorités sénégalaises sont en train d’affaiblir la protection des droits humains dans le pays en réprimant la liberté de la presse et la liberté d’expression et de réunion pacifique, en interdisant des manifestations organisées par des partis d’opposition et en ne respectant pas les droits à la justice, à la transparence et à la vérité des victimes de l’usage d’une force meurtrière »
Le PGE condamne fermement cette violation flagrante des libertés fondamentales et appelle les autorités sénégalaises à libérer immédiatement et sans condition Mme Fay, ainsi que tous les détenus politiques actuellement incarcérés dans le pays. En privant les citoyens de leur droit à la liberté d’expression et en réprimant les voix dissidentes, le régime sénégalais compromet gravement les principes démocratiques qui sont au fondement de notre société.
Le PGE est particulièrement alarmé par le silence observé par l’Union européenne face à ces atteintes aux droits de l’homme au Sénégal. Et s’étonne que les autorités continuent de recevoir le président sénégalais, Macky Sall, avec tous les égards sans évoquer la répression qui frappe les militants associatifs et politiques de ce pays naguère connu pour le respect des libertés fondamentales de ses citoyens. Plus de 1000 militants et responsables politiques sont en détention préventive pour des chefs d’inculpation comme « appel à l’insurrection », « diffamation de corps constitué », « atteinte à la sûreté de l’État », etc. Depuis mars 2021, la répression des manifestations de l’opposition par les forces de l’ordre a entrainé la mort de plusieurs dizaines de personnes et plusieurs centaines de blessés. Le PGE exige de l’Union européenne une prise de position ferme et unanime pour la libération immédiate des prisonniers politiques et le respect des droits civils et politiques au Sénégal.
Le PGE appelle la Commission européenne, la France et l’ensemble des pays de l’Union européenne et au-delà l’ensemble de la communauté internationale à se mobiliser et à agir rapidement pour faire pression sur le gouvernement sénégalais, afin que cesse cette répression injustifiée et que la démocratie retrouve sa place dans ce pays.
Le PGE reste vigilant quant à l’évolution de la situation et continuera de soutenir tous les défenseurs des droits de l’homme et les militants pour la démocratie, où qu’ils se trouvent dans le monde en général et au Sénégal en particulier.
Le Parti de la gauche européenne (PGE)