Alors que le gouvernement israélien a rejeté la proposition de cessez-le-feu du Hamas, l’annonce d’une nouvelle offensive au sud de l’enclave fait craindre le passage d’un point de non-retour sur le plan humanitaire. Notre invité, tout juste revenu de Rafah, témoigne.
Le médecin français Raphaël Pitti est rentré de la bande de Gaza où il s’était engagé en tant qu’humanitaire auprès de l’hôpital européen, situé au sud de l’enclave.
Raphaël Pitti, médecin anesthésiste-réanimateur, humanitaire français et responsable de l’ONG UOSSM International, revient sur la situation critique dans la ville de Rafah :
“Cette population a été déplacée de force du nord et du centre vers le sud, en prétextant justement qu’elle y serait en sécurité. En vérité, ça n’est pas le cas.
Les bombardements sont constants, il y a des drones de surveillance et des drones tueurs pouvant descendre à tout moment pour tirer sur la population.
Ils sont maintenant 1,4 million à vivre dans cette ville de Rafah d’une manière épouvantable. Ils vivent sans eau et sont à la recherche permanente de nourriture.
La ville, qui est un énorme bidonville de saleté, est débordée par cette population complètement déshumanisée”.
Pour Raphaël Pitti, l’annonce par Benyamin Netanyahou d’un corridor humanitaire permettant à la population d’aller vers un lieu plus sûr est illusoire.