Le 15e congrès de la CGTP-IN s’est tenu les 23 et 24 février, date à laquelle j’ai rejoint le Conseil national de la CGTP en tant que membre du courant politique et idéologique du Bloc de gauche, une représentation garantie par le droit de tendance prévu par la loi et les statuts de la centrale syndicale.
Depuis notre entrée dans cette instance de la CGTP, nous avons toujours exigé que ces statuts soient pleinement respectés, c’est-à-dire que nous fassions partie du Comité exécutif.
Mais si la défense des droits des travailleur.es, l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie, leur capacité à répondre aux difficultés croissantes que leur imposent les contraintes auxquelles ils et elles sont soumis.e .s quotidiennement doivent être au centre de nos préoccupations, leur capacité à s’organiser politiquement et leur choix du type d’organisation syndicale qu’ils considèrent comme le plus apte à défendre leurs droits n’est pas sans importance.
Qu’est-ce que je veux dire par là ?
Tout d’abord, il est inacceptable de parler d’unité syndicale sans tenir compte de la réalité qui nous entoure et de la diversité qu’elle implique.
Deuxièmement, proclamer la démocratie sans la pratiquer, aller à l’encontre de ses propres statuts et faire la sourde oreille aux différentes voix (celle du Bloc, mais pas seulement) qui se sont élevées au sein du Conseil national, montre que la Centrale syndicale est fermement décidée à fermer la porte à d’autres courants de pensée.
Troisièmement, il me semble évident qu’aucun.e syndicaliste ne demande à un travailleur.e s’il ou elle a des sympathies politiques ou s’il milite quelque part. Ce n’est pas une condition pour s’engager dans la défense des travailleur.es. Mais il me semble également évident que nier l’influence du positionnement politique dans le mouvement syndical et la forme concrète que le syndicalisme doit prendre, c’est nier la pluralité et la démocratie elle-même, avec des décisions souvent prises du haut vers le bas dans lesquelles beaucoup de travailleurs ne se reconnaissent pas.
La CGTP pense-t-elle que les travailleurs portugais sont tous des électeurs du PCP ? Je sais que ce n’est pas le cas.
Nous ne pouvons donc plus accepter d’être empêchés, oui, empêchés, d’occuper la place qui nous revient au sein du Comité exécutif de la CGTP. Nous ne pouvons plus accepter que propositions des conseillers du Bloc ne soient pas diffusées, entravant une discussion sérieuse, comme si nous avions affaire à une passoire qui se referme toujours.
Nous partageons les principes de la centralité de la défense des travailleur.es, de lutte pour leur émancipation et une vie meilleure, pour une modification ne profondeur du Code du travail et pour une juste répartition des richesses produites, Mais cela n’est pas compatible avec le sectarisme auquel on nous soumet, parce qu’en fin de compte, nous aussi sommes aussi des travailleur.es
C’est pour cette raison, et parce que le Bloc bénéficie d’un socle syndical fort et conscient, nous le réaffirmons, qui garantit que nous serons toujours aux côtés de ceux et celles qui comptent sur tou.te.s les syndicalistes pour la défense intransigeante de leurs droits.
Sónia Ribeiro, Bloc de gauche