La Cicadelle pruineuse, Metcalfa pruinosa
La première fait partie de l’ordre des Homoptères, insectes piqueurs et suceurs, dans lequel sont rangés les pucerons, les cochenilles et les cigales.
L’infra-ordre des Fulgomorphes regroupe des insectes souvent colorés et dont les représentants tropicaux sont spectaculaires. L’insecte passe de l’état de larve à l’adulte sans nymphose, mais par mues successives. Notre espèce appartient à la famille des Flatidae. Leurs antennes sont insérées sous les yeux.
Metcalfa pruinosa (Say, 1830), la Cicadelle blanche, la Cicadelle pruineuse, la Cicadelle américaine a déjà été observée en été au parc. En battant les branches basses de la végétation on peut voir quelques adultes s’envoler et se poser un peu plus loin. Les conditions météorologiques en 2024 ont été propices à cette espèce, car de nombreuses larves sont visibles sur la végétation. Elles sont recouvertes de filaments blancs ou pruine blanche. On pourrait les confondre avec des pucerons ou des cochenilles, mais en les dérangeant elles sautent de leur support.
Cicadelle pruineuse, Metcalfa pruinosa, adulte, Parc des Beaumonts, 29 juillet 2024, cliché André Lantz
Cicadelle pruineuse, larve, Parc des Beaumonts, 29 juillet 2024, cliché André Lantz
Cicadelle pruineuse, autre larve, Parc des Beaumonts, 29 juillet 2024, cliché André Lantz
Cicadelle pruineuse, deux adultes, Bois de Vincennes, 30 juillet 2023, cliché André Lantz
Cette espèce a été introduite involontairement en Italie vers l’année 1980. Elle a commencé à remonter par le sud de la France. La carte obtenue à partir du site de l’INPN montre les deux axes principaux de sa progression en France. Elle est notée également de l’Île-de-France. Le nombre de naturalistes observateurs y est certainement plus grand que dans d’autres départements !
Répartition de Metcalfa pruinosa en France (site de l’INPN) le 29 juillet 2024 ; capture d’écran André Lantz
La carte récupérée sur le site inaturalist montre sa répartition européenne.
Répartition européenne de Metcalfa pruinosa d’après le site inaturalist consulté le 29 juillet 2024, capture d’écran André Lantz
La mouche du Robinier, Obolodiplosis robiniae
L’autre espèce est une mouche de la famille des Cecidomyiidae dont les larves forment des galles.
Les galles sont des excroissances des végétaux dues aux larves d’insectes. La plante va réagir et former des structures imposées en partie par l’insecte. Ainsi des insectes de morphologies voisines peuvent induire des galles très différentes chez la même plante. Pour l’entomologiste il est donc plus aisé de déterminer l’insecte au moyen de la galle que par son imago ou adulte. On peut trouver soit une seule larve dans la galle soit plusieurs en fonction des espèces d’insectes.
Il s’agit de la mouche du Robinier, Obolodiplosis robiniae , (Haldeman, 1847). Si le robinier a été planté au jardin du roi - le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) de Paris, actuellement - au début du XVIIe siècle, l’introduction du diptère en Europe daterait du début des années 2000 et sa présence en France de 2007.
Feuille de Robinier avec galles de Obolodiplosis robiniae, mouche du Robinier, Parc des Beaumonts, 29 juillet 2024, cliché André Lantz
J’avais déjà observé sur d’autres sites la présence de cette espèce, mais pas encore au parc des Beaumonts. La déformation foliaire produite par les larves est caractéristique [une foliole, ou penne primaire, est une division d’une feuille composée].Les folioles sont en partie enroulées sur leur face inférieure, parfois sur un seul côté, mais majoritairement sur les deux côtés. Plusieurs larves vivent à l’intérieur de cet enroulement. Il y a plusieurs générations d’adultes par an.
Enroulement caractéristique des folioles de la feuille de Robinier par la mouche du Robinier, parc des Beaumonts, 29 juillet 2024, cliché André Lantz
Larve de la mouche du Robinier extraite de sa galle, Carrières-sous-Poissy, 24 juin 2023, cliché André Lantz
La carte extraite du site de l’INPN illustre les données actuelles concernant sa répartition en France.
Carte de répartition de la mouche du Robinier, Site de l’INPN consulté le 29 juillet 2024, capture d’écran : André Lantz
De même pour la carte européenne obtenue à partir des observations de naturalistes. (inaturalist)
Répartition européenne de la mouche du Robinier, site inaturalist consulté le 29 juillet 2024, capture d’écran André Lantz.
Remarque concernant les cartes : Elles sont représentatives de l’espèce mais aussi des observateurs. L’espèce peut très bien exister sur un territoire donné mais ne sera pas signalé faute d’un observateur sur le même espace à la même période.
André Lantz
, le 31 juillet 2024.