D. Pyrales
Peu de spécimens lors de cette session.
• La Fausse-Teigne des Thérésiens, Lamoria anella
Une seconde observation dans le parc d’un imago de la famille des Galleriinae : la Fausse-Teigne des Thérésiens, Lamoria anella (Denis et Schiffermüller, 1775). Les ailes antérieures sont arrondies et de couleur unie grise, brun à beige. Un assombrissement vers le milieu de l’aile antérieure, près de la côte, est assez caractéristique. La chenille vit dans les nids de guêpes et de polistes. J’avais déjà observé cette espèce dans la rue des 4 ruelles en 2016. Nous l’avions revue, attirée aux UV en 2023.
La Fausse-Teigne des Thérésiens. Lamoria anella, Beaumonts, 7 août 2024, cliché Studio André Lantz
La Fausse-Teigne des Thérésiens, Lamoria anella, Beaumonts, 7 août 2024. Cliché Pierre Rousset
• La Flamme, Endotricha flammealis
Espèce attirée par la lumière que nous observons presque tous les ans lors de nos « nocturnes ». La couleur de base des ailes est très variable. Elle est généralement ocre, brune ou brun pâle, mais elle peut aussi être brun rosé. Le bord des ailes antérieures présente des marques caractéristiques d’un brun plus foncé et des lignes claires ou rosées. Le bord antérieur des ailes antérieures présente également une série de petites taches blanches. Parfois, les papillons peuvent être de couleur claire et ne présenter pratiquement aucune marque. La Flamme, Endotricha flammealis a généralement une posture de repos inhabituelle, caractéristique. La tête et la partie antérieure du corps sont soulevées sur les pattes avant, alors que les ailes sont tenues en angle, leurs bords touchant la surface de repos. Elle fréquente divers habitats comprenant des haies et des buissons. Elle est présente dans toute la France. L’adulte vole surtout en juillet-août.
Cette photo a été prise il y a un an.
La Flamme, Endotricha flammealis, Beaumonts, 12 août 2023. Cliché Pierre Rousset
• La Phycide du Plantain, Homeosoma sinuella
Nous n’avons compté qu’une phycide de l’espèce Homeosoma sinuella , la Phycide du Plantain, déjà observée de jour et de nuit sur le parc. Elle a les ailes de couleur jaune-beige traversée de deux à trois bandes brunes. Visible de juin à août
La Phycide du Plantain, Homeosoma sinuella, Beaumonts, 6 août 2024. Clichés Pierre Rousset
E. Tordeuses
• L’Eucosmie chenue, Eucosma cana
Espèce assez distinctive avec sa couleur de fond chamois ou grisâtre et ses stries longitudinales plus foncées. Les adultes volent à partir de la fin de l’après-midi et viennent plus tard à la lumière. Ils sont visibles entre juin et août.
L’Eucosmie chenue, Eucosma cana, Beaumonts, 5 août 2024. Cliché Pierre Rousset
• L’Eucosmie des Laitues, Eucosma conterminana
L’ Eucosmie de laitue scariole, Eucosma conterminana (Guénée, 1845) est l’une des espèces les plus communes de ce genre et elle est effectivement assez commune au parc des Beaumonts. Les ailes antérieures présentent une nuance de brun variable allant de presque gris à presque ferrugineux. La costa [bordure] est plus pâle, en particulier sur la moitié distale où il y a des strigulae proéminents. La tache dorsale est pâle, bien délimitée à la base mais s’atténuant vers l’arrière. L’ocelle est pâle et fortement bordé de noir avec deux ou trois tirets noirs très étroits. Les chenilles se trouvent sur les laitues sauvages dans les jardins, friches talus… L’adulte vole de juin à septembre.
L’Eucosmie des Laitues, Eucosma conterminana, Beaumonts, 5 août 2024. Cliché Pierre Rousset
• Le Carpocapse des faînes, Cydia fagiglandana
Une nouvelle tordeuse pour le parc Cydia fagiglandana (Zeller, 1841), le Carpocapse des faînes. Elle a les ailes antérieures brun-noir irisées de blanchâtre, traversées par des paires de fines rayures brun foncé. La tache basale est légèrement plus foncée, le bord est fortement anguleux. L’ocelle à l’intérieur de cette tache est bordé de plomb métallisé, entourant quelques marques noirâtres. Ses ailes postérieures sont sombres. La chenille de cette espèce vit dans les glands du chêne ou les faînes du hêtre. Selon Philippe Mothiron sur le site de Lepi’Net : « Dans le nord de la France ou les montagnes, l’espèce est généralement localisée dans les hêtraies. En milieu méditerranéen, elle vivrait surtout sur le chêne ».
Le Carpocapse des faînes, Cydia fagiglandana , Beaumonts 6 août 2024, cliché studio Andé Lantz
Elle a été trouvée en 2023 en Seine-Saint-Denis par Lucien Claivaz, un collègue de l’ANCA (Association des Naturalistes des Coteaux d’Avron).
Des hêtres ayant des fructifications et aussi des chênes se trouvent sur le parc des Beaumonts.
• Le Carpocapse des pommes, Cydia pomonella
Les ailes antérieures du Carpocapse des pommes, Cydia pomonella sont grisâtres, avec aux extrémités une large tache brune bordée de lignes dorées. Les ailes postérieures, uniformément brunes, ont les bords ciliés. La tête porte deux antennes filiformes étalées. Les adultes apparaissent principalement en juillet et en août, avec parfois une deuxième génération en septembre et en octobre.
Le Carpocapse des pommes, Cydia pomonella, Beaumonts, 5 août 2024. Cliché Pierre Rousset
F. Crambidés
• Le Crambus des pâturages, Crambus pascuella
Ailes antérieures brun clair avec une grande tache blanche, aux bords bien réguliers et finement bordés de brun foncé. Cette tache blanche se termine en pointe dans la zone submarginale où elle est suivie d’une tache blanche plus petite qui s’étend jusqu’à la marge. On distingue une ligne submarginale brune bordée de blanc, parallèle à la marge sur la moitié interne marquée de points noirs marginaux, et s’orientant vers le bord costal pour laisser un triangle brun clair et blanc à l’apex de l’aile où les points marginaux sont remplacés par une fine ligne continue. Espèce assez commune en France où l’adulte est visible en mai-septembre.
Le Crambus des pâturages, Crambus pascuella, Beaumonts, 5 août 2024. Cliché Pierre Rousset
• L’Ancylolome commune, Ancylolomia tentaculella
Comme noté par André Lantz dans le compte rendu de la « nocturne » tenue un an plus tôt (les 12-13 août 2023), cette espèce était plutôt méridionale et plus rare au nord de Paris. Nous en voyons de plus en plus, probablement la conséquence du réchauffement climatique.
Cette Crambidae peut être de grande taille. Elle possède des antennes dentées. L’aile antérieure a un apex (point de l’aile le plus éloigné de la base, sa « pointe ») un peu falqué (recourbé comme une faux). Les lignes longitudinales des ailes antérieures sont soulignées de brun foncé. La chenille vit sur les grandes graminées. Elle vole en une seule génération de juillet à septembre.
L’Ancylolome commune, Ancylolomia tentaculella, Beaumonts, 5 août 2024. Cliché Pierre Rousset
• L’Eudorée commune, Eudonia mercurella
Une espèce souvent observée, l’Eudorée commune, Eudonia mercurella (Linnaeus, 1748) s’est posée sur le drap. Il n’est pas très courant de pouvoir photographier un spécimen aussi frais. Assez variables. Lignes anté et postmédianes blanches se détachant bien sur fond noir. La zone médiane généralement noir peut être plus ou moins envahie de blanc. Cette zone blanche n’atteint pas la ligne antémédiane.
L’Eudorée commune, Eudonia mercurella, Beaumonts, 5 août 2024, cliché André Lantz
• La Pyraustre de la menthe, Pyrausta aurata
Observée régulièrement de jour comme de nuit, attirée par la lampe. La Pyraustre de la menthe, Pyrausta aurata a les ailes antérieures brun-rouge foncé avec des taches dorées variables. Les ailes postérieures possèdent une ligne dorée transversale. Elle fréquente les prés, les friches, les jardins... L’adulte vole en deux générations d’avril à fin septembre.
La Pyraustre de la menthe, Pyrausta aurata, Beaumonts, 5 août 2024. Clichés Pierre Rousset
• La Pyrale de l’Armoise, Ostrinia nubilalis
Ostrinia nubilalis (Hübner, 1796), la Pyrale de l’Armoise. Cette espèce et la Pyrale du Maïs Ostrinia maysalis, espèce récemment décrite par Patrice Leraut, possèdent les mêmes dessins et colorations. De plus ces deux espèces pourraient s’hybrider. Compte tenu d’une croissance de l’armoise sur le site, il s’agit sans doute d’Ostrinia nubilalis. La coloration plus foncée sur une partie de l’aile antérieure ne semble d’ailleurs pas se retrouver sur O. maysalis, mais seulement sur O. nubilalis. Celle-ci avait déjà été observée de jour en 2011, 2013 et 2014 à l’époque où le parc des Beaumonts offrait davantage de milieux ouverts accessibles ! Cette espèce est attachée aux tiges de divers plantes. Adulte visible en mai-septembre.
La Pyrale de l’Armoise, Ostrinia nubilalis, Beaumonts, 6 août 2024, cliché André Lantz
La Pyrale de l’Armoise, Ostrinia nubilalis, Beaumonts, 6 août 2024. Clichés Pierre Rousset
• Le Botys ferrugineux Udea ferrugalis
Une autre espèce observée souvent en fin d’automne sur les murs, attirée par l’éclairage urbain, s’est posée sur le drap. Il s’agit du Botys ferrugineux Udea ferrugalis (Hübner, 1796). Ailes antérieures brun-jaune, de couleur sable, avec des lignes transversales peu contrastées, discrètes, une tache réniforme et une orbiculaire à peine plus sombres, discrètes, remplies ou seulement le contour dessiné. L’exemplaire de cette nuit est celui d’une forme très peu contrastée. La chenille consomme diverses plantes basses, dont les cirses et les plantains. On peut le trouver de mai à décembre. Cette espèce est migratrice. C’est la première fois qu’elle est attirée par notre dispositif. Pourtant elle a été souvent observée sur les murs de la rue qui longe le parc, attirée par l’éclairage urbain. Fréquente diverses plantes basses : friches, haies, pénètre dans les villes. Période de vol juin-août (octobre).
Botys ferrugineux, Udea ferrugalis, Beaumonts, 5 août 2024, cliché André Lantz
Botys ferrugineux, Udea ferrugalis, Beaumonts, 5 août 2024. Cliché Pierre Rousset
• La pyrale campagnarde, Pleuroptya ruralis
Espèce caractérisée par sa grande taille, ses dessins typiques et son aspect satiné. La pyrale campagnarde Pleuroptya ruralis a les ailes d’aspect nacré sous certains angles. Elle possède plusieurs marques sur les ailes, une ligne proche de la base assez régulière, une médiane droite mais plus en zigzag, à l’intérieur de ces deux se trouve un point proche de la côte, suivi d’un trait paraissant appartenir à la bande médiane. Puis on trouve une ligne postmédiane en forme de « U » alignés. Elle a pour habitat les orties, le houblon, les groseilliers, les chénopodes. Fréquente les décombres, lisières, vergers, en milieu un peu humide. Adulte visible de juin à septembre.
La pyrale campagnarde, Pleuroptya ruralis, Beaumonts, 5 août 2024. Clichés Pierre Rousset
G. Yponomeutidae
• Hyponomeute du Cerisier de Sainte-Lucie, Yponomeuta mahalebella
La plus grande et probablement la plus courante des Hyponomeutes présentes sur le site. Sa nidification a été suivie plusieurs années. Les papillons du genre Yponomeuta évoquent la forme d’une mite, aux ailes blanches ponctuées de noir. Les ailes antérieures de cette espèce sont mouchetées de très petits points noirs (dont le nombre peut contribuer à la détermination). Les ailes postérieures sont blanches, à la différence d’autres espèces du genre. L’adulte est visible de juillet à août, période durant laquelle se produit la fécondation et la ponte (le mâle meurt peu après la fécondation et une seule génération est produite par an, qui hiberne en hiver).
Une autre espèce d’Hyponomeute s’est posée sur le drap, plus petite.
En compagnie d’un petit coléoptère, le Galéruque de l’Orme, Xanthogaleruca luteola.
La pyrale campagnarde, Yponomeuta mahalebella, Beaumonts, 5 août 2024. Clichés Pierre Rousset
André Lantz, avec l’aide de Pierre Rousset, le 10 août 2024
Littérature consultée :
– Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France I. Noctuelles 1997, Philippe Mothiron : supplément hors-série au tome 19 d’Alexanor.
– Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France II. Géomètres 2001, Philippe Mothiron : supplément hors-série au tome 21 d’Alexanor.
– Papillons de nuit d’Europe, volume 2 Géomètres ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2009
– Papillons de nuit d’Europe, volume 6 Noctuelles 2 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2019
– Papillons de nuit d’Europe, volume 7 Microlépidoptères 1 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2023
Sites Internets
Pierre Rousset a consulté des sites Internet pour ajouter des descriptions et informations concernant les espèces qui n’avaient été que mentionnées dans la version originale de l’article. Merci en particulier à Jessica et ses Carnets : https://jessica-joachim.com