Les conditions actuelles, notamment les attaques incessantes contre les infrastructures civiles, continuent de compromettre la sécurité et les déplacements de la population dans le nord de Gaza, empêchant les familles d’emmener leurs enfants se faire vacciner en toute sécurité et les travailleurs de la santé d’opérer.
Des zones sécurisées considérablement réduites
Après une première campagne de vaccination menée dans toute la bande de Gaza du 1er au 12 septembre 2024, la logistique, les fournitures et les ressources humaines compétentes étaient prêtes à administrer aux enfants du nord de la bande de Gaza une deuxième dose du nouveau vaccin antipoliomyélitique oral de type 2 (VPOn2). Cependant, étant donné que la zone actuellement approuvée pour les pauses humanitaires temporaires a été considérablement réduite – elle se limite désormais à la ville de Gaza, ce qui représente une diminution significative par rapport à la première campagne – de nombreux enfants du nord de la bande de Gaza n’auraient pas reçu leur dose de vaccin antipoliomyélitique.
Pour interrompre la transmission du poliovirus, au moins 90 % des enfants de chaque communauté et de chaque quartier doivent être vaccinés, condition préalable à une campagne efficace pouvant stopper l’épidémie et empêcher sa propagation. Les pauses humanitaires sont essentielles à la réussite de cette campagne, car elles permettent aux partenaires de livrer le matériel de vaccination aux établissements de santé, aux familles d’accéder en toute sécurité aux sites de vaccination et aux équipes mobiles d’agents de santé d’atteindre les enfants dans leurs communautés.
Un risque important d’aggravation de l’épidémie
Un retard dans l’administration d’une deuxième dose de VPOn2 dans les six semaines suivant la première réduit l’efficacité de deux séries rapprochées sur le renforcement simultané de l’immunité de tous les enfants et l’interruption de la transmission du poliovirus. Le fait qu’un nombre important d’enfants n’aient pas reçu leur deuxième dose de vaccin compromettra sérieusement les efforts déployés pour arrêter la transmission du poliovirus à Gaza. Cela pourrait également entraîner une nouvelle propagation du poliovirus dans la bande de Gaza et dans les pays voisins, avec le risque qu’un plus grand nombre d’enfants soient paralysés.
Depuis le lancement du deuxième cycle de la campagne contre la polio à Gaza le 14 octobre 2024, 442 855 enfants de moins de dix ans ont été vaccinés avec succès dans le centre et le sud de la bande de Gaza, soit 94 % de l’objectif fixé dans ces zones. Au total, 357 802 enfants âgés de deux à dix ans ont reçu des suppléments de vitamine A dans le cadre des efforts visant à intégrer la vaccination contre la polio à d’autres services de santé essentiels à Gaza.
Il est impératif d’arrêter l’épidémie de polio dès que possible, avant que d’autres enfants ne soient paralysés et que le poliovirus ne se propage davantage. Il est donc essentiel que la campagne de vaccination dans le nord de Gaza soit facilitée par la mise en œuvre des pauses humanitaires, en garantissant l’accès aux enfants éligibles, où qu’ils se trouvent. L’OMS et l’UNICEF demandent instamment à toutes les parties de veiller à la protection des civils, des agents de santé et des infrastructures civiles, telles que les écoles, les abris et les hôpitaux, et renouvellent leur appel en faveur d’un cessez-le-feu immédiat.
UNICEF