Le manifeste [1] lu lors de la manifestation souligne que « nous portons le deuil de plus de deux cents morts et de dizaines de disparu.e.s à ce jour ». Dans la dénonciation de la gestion intolérable et criminelle de la DANA, sont particulièrement pointés du doigt le rôle néfaste joué par le négationnisme de la crise climatique, la spéculation immobilière, un urbanisme et un aménagement du territoire qui ont permis de construire dans des zones inondables. Le déni du changement climatique de la part du gouvernement, la spéculation et la construction à outrance depuis des décennies, qui n’ont servi que des intérêts purement économiques au détriment des besoins du territoire, ainsi que la décision de la Generalitat Valenciana de ne pas affronter le monde des affaires, nous amènent à appeler à ce que la reconstruction se fasse grâce à une réorientation des politiques économiques et sociales qui place la vie au centre des préoccupations. Le relèvement ne peut être laissé aux mains du capital, ni à celles d’un gouvernement incompétent qui s’est montré incapable de se montrer à la hauteur de la situation".
Le document critique également « le gouvernement de l’État central, qui aurait dû exercer une pression immédiate et forte sur le gouvernement de Valence, au vu de son inaction, pour lui permettre d’intervenir avec toutes les unités disponibles et contribuer à aider les populations à reconstruire leur vie ».
Parmi ces mesures, une priorité centrale est accordée au droit à un logement décent et accessible, ainsi qu’à l’interdiction de construire des maisons dans les zones inondables.
En octobre, à Valence, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue lors de la manifestation #Valencia se ahoga [2] (Valence se noie). Le droit au logement est également revendiqué dans le manifeste, afin de passer du modèle dominant du logement comme produit de luxe et source de profit pour les fonds vautours, les banques et les rentiers, à une politique qui brise la domination du marché, le définit comme un droit fondamental et lui donne une réalité.
Beaucoup de colère et d’indignation ont conduit la marée humaine à crier « assassins, assassins », « le président à [la prison de] Picassent », « le président à [la prison de] Picassent » .
Il y a eu des moments de tension et quelques échauffourées avec la police, même si la note dominante était la demande de démission de l’ensemble du Consell, le gouvernement valencien.
Les mensonges du gouvernement valencien, sa négligence dans la gestion de la Dana qui a entraîné des morts évitables, a brisé la crédibilité d’un gouvernement PP et crée l’incertitude quant aux répercussions immédiates et futures que cela aura, tant au sein du parti que sur la pérennité de ce gouvernement.
A partir de maintenant, nous devrons transformer la rage en conscience et renforcer les organisations qui luttent pour un avenir socialement juste et durable. Ouvrir l’horizon aux propositions écosocialistes en reliant l’ici et le maintenant va permettre de dessiner un avenir d’espoir pour la population laborieuse.
Daniel Geffner