Parce que l’exploitation, la précarité et le racisme, ça suffit ! Et que l’un des véritables indices de croissance de la société helvétique est là, dans l’aggravation de ces trois plaies. Le bilan du néolibéralisme en Suisse est sans appel. Développement des inégalités sociales, augmentation de la charge du travail, dégradation des assurances sociales, multiplication des emplois précarisés, accès à la formation matériellement plus difficile, insuffisance des infrastructures, accroissement de la paupérisation des travailleurs et surtout des travailleuses (working poor) : n’en jetez plus.
Depuis longtemps, les Blocher,Merz, Couchepin et leurs prédécesseurs mènent consciemment la lutte contre les intérêts de la population salariée de ce pays. Le résultat de la participationminoritaire des sociaux-démocrates au gouvernement a surtout fait de Micheline Calmy- Rey une nouvelle Calamity Jane des privilèges accordés aux entreprises étrangères en Suisse. A ses yeux, la « compétitivité fiscale » du pays prime tout le reste. La banque privée genevoise ne dit pas autre chose. Moritz Leuenberger, après avoir joué les patrons de choc en accusant les pilotes de Swiss de ternir l’image de la compagnie aérienne par leur grève, a fait le choix du développement durable… des déchets nucléaires, en évoquant la construction de nouvelles centrales pour répliquer au renchérissement du pétrole !
Pointant aux premiers rangs de certaines branches économiques mondiales, les grandes entreprises suisses participent allègrement à l’exploitation de la planète et de la majorité de ses habitant-e-s. Depuis longtemps, les managers qui les pilotent forment une jet-set financière et économique internationale. Ces nouveaux expatriés, dont les capitaux migrent en permanence, ne déclencheront jamais les foudres de Blocher et de ses acolytes. Qui non seulement préfèrent de loin s’en prendre au musulman du coin – nos nationalistes sont de grands courageux ! – mais partagent en plus avec leurs mentors néolibéraux le même culte du profit et du retour maximum sur investissement.
Cette prétendue efficacité économique d’un système, dont les craquements boursiers et financiers de ces dernières semaines révèlent la fragilité, est en train de préparer, mondialisation aidant, une situation radicalement nouvelle et catastrophique pour l’espèce humaine en tant que telle. Soit elle poursuit comme avant et aggrave irrémédiablement la crise écologique planétaire (dérèglement climatique, modification de la distribution de l’eau, sécheresses et famines) en mettant ainsi en jeu sa propre survie, soit elle ose rompre clairement avec la dictature du profit et le capitalisme. Contrairement aux Verts, qui cherchent à démontrer que leurs idées ne brisent pas avec le « développement » de celui-ci, mais peuvent au contraire lui « apporter beaucoup en termes de dynamisme », comme le disait l’autre jour un candidat genevois... nous pensons qu’il faut dès aujourd’hui avoir un horizon de rupture avec ce mode de production.
Souligner la nécessité de concevoir sans tabou cette rupture ; appeler chacun et chacune, sur son lieu de travail, dans son quartier, à agir dans ce sens et à rejeter la politique de ceux qui nous dirigent, comme aussi à participer aux batailles collectives : syndicales, sociales et politiques qui remettent en cause celle-ci, voilà la raison d’être de la participation de solidaritéS et de ses candidat-e-s aux prochaines élections fédérales, dans le cadre de la coalition nationale « A Gauche Toute ! • Alternative Linke » (AGT) Car nous ne sommes pas naïfs ou naïves au point de croire que l’élection de l’un-e ou de l’autre des nôtres changera la face du capitalisme suisse : une hirondelle ne fait pas le printemps, encore moins le printemps des peuples.
Mais les voix qui se porteront sur les listes auxquelles nous participons – ou que nous portons – seront un encouragement à agir pour tous ceux et toutes celles qui résistent au rouleau compresseur du néolibéralisme et pensent, comme nous que décidément, rien de sérieux ne se fera contre l’exploitation, la précarité et le racisme sans la volonté de construire un autre monde. Nécessaire, possible et solidaire.
Dans ce numéro – comme dans le prochain – vous trouverez une série de contributions sur des thèmes majeurs de la politique fédérale : immigration, fiscalité et finances publiques... assurances sociales notamment. Vous trouverez aussi des infos sur nos candidat-e-s, listes et campagnes dans les cantons, ainsi qu’en pages 17 et suivante, la plate-forme 2007 commune d’AGT. Si vous partagez nos idées, vous voulez en débattre... n’hésitez pas à prendre contact avec solidaritéS. Si vous voulez nous aider dans nos combats, notamment notre campagne fédérale de cette automne, un moyen simple : souscrivez un abonnement (mieux encore un abonnement de soutien) à notre journal, en votre nomsi vous ne l’avez pas déjà fait ou au nom de quelqu’un de votre entourage si vous êtes déjà abonné-e.
* Paru en édito dans le périodique suisse « solidaritéS » n°112 (27/08/2007), p. 3.
Genève
Avec solidaritéS, pour une voix 100% à gauche à Berne Votez « A Gauche Toute ! » Liste N°9
En septembre dernier, solidaritéS, le PdT, les Indépendants, Les communistes, ayant rallié ensemble « A Gauche toute ! » (AGT) a Genève, prenaient un engagement public de présenter des listes communes AGT aux trois prochaines élections : municipales et nationales en 2007, comme au Grand Conseil genevois en 2009.
Cette décision de front électoral antilibéral à la gauche de la gauche reposait sur deux constats, le premier la nécessité de ne pas reproduire l’échec de 2005 avec 15% des voix à la gauche de la gauche... et une disparition de toute représentation de celle-ci au Grand Conseil, suite au fait qu’aucune de nos listes : solidarités, PdT et Indépendants ou Les communistes, n’avait atteint le quorum à 7%. Ceci à un moment où une opposition contre la politique d’austérité néolibérale est une nécessité criante, comme lemontrent les référendums cantonaux que nous avons portés, dont le dernier contre le démantèlement des emplois temporaires cantonaux pour les chômeurs-euses.
Le deuxième constat « fondateur » de la démarche unitaire était que nous devions remplacer le fonctionnement de l’ancienne « Alliance deGauche », par des lieux de débats et de décisions collectives, non plus « au sommet » seulement, mais avec les militant-es engagés des différentes formations. C’est le sens des assemblées de militant-e-s d’AGT,mises en place comme instance de débat et de décision de cette coalition. C’est sur cette ligne et sur la base de la plateforme nationale 2007 d’AGT, que nous nous sommes engagés dans la bataille pour les élections au National : l’enjeu défendre – aumoins ! – un siège genevois à gauche du PS et des Verts auNational, et renforcer l’émergence nationale d’AGT, qui vise un groupe à cinq au parlement, capable d’être catalyseur des batailles nationales contre le démantèlement des services publics et le démontage social, contre la xénophobie et le racisme blochériens, contre les cadeaux fiscaux et le secret bancaire, capable aussi de faire entendre à Berne une voix anticapitaliste de résistance et d’opposition. Une voix qui ne se subordonne pas aux diktats du marché et des profits... Une voix réellement socialiste, réellement féministe, réellement écologiste, réellement opposée aux guerres...
Aujourd’hui, AGT présente donc une liste au Conseil national. solidaritéS y a porté six candidat-e-s. En tête de la liste, on trouve deux militant-e-s de solidaritéS Pierre Vanek, conseiller national sortant et Jocelyne Haller, travailleuse sociale, présidente de la commission du personnel de l’Hospice général et ancienne députée.
Nous avons volontairement inversé l’ordre « attendu », ce n’est donc pas le sortant (masculin) Pierre Vanek, qui occupe le premier rang, mais bien Jocelyne Haller, qui avait déjà été en tête de notre liste pour le Grand Conseil.
Les autres camarades de solidaritéS sur la liste sont : SouhailMouhanna, retraité, ancien président du Cartel intersyndical de la fonction publique... et actuel président de l’AVIVO, qui a gagné ce poste de haute lutte contre un candidat du parti radical qui cherchait à fairemain basse sur cette association.
Ynés Gerardo, sociologue, syndiquée au SIT, estmembre duCollectif de Soutien aux Sans-papiers et très engagée sur le front de la lutte contre la xénophobie et le racisme. Tobia Schnebli, qui gagne sa vie comme artisan en fabricant d’hélices de bateau. Son engagement au GSsA depuis 1988, s’est étendu au mouvement contre la « guerre globale et permanente contre le terrorisme », en particulier à la solidarité avec le peuple Palestinien, notamment avec le Collectif Urgence Palestine. Il a aussi joué un rôle majeur dans la campagne contre la 5e révision de l’AI. Vera Figurek, institurice, l’une de nos camarades réélue en mars avec AGT au Conseil municipal de la Ville de Genève, où elle se bat pour les droits des travailleurs-euses, l’augmentation des places d’apprentissage, la rénovation et la création de logements, la municipalisation des crèches... Le groupe des Indépendants de gauche ont désigné comme candidat-e-s : Christian Grobet et Salika Wenger, ainsi que Maria Perez, comédienne et nouvelle élue au Municipal en Ville et Magali Orsini qui a rallié récemment AGT.
Notre « liste-mère » sera sous-apparentée à l’enseigne d’« AGauche Toute ! » avec celle des Communistes (Liste 10) et nous participons à l’apparentement général avec le PSG et les Verts, pour ne faire aucun cadeau à la droite.
Pierre Vanek
Mais à quoi jouent les dirigeants du PdT genevois ?
En juin dernier, le PdT reniait son engagement de l’an dernier et décidait de faire liste séparée pour les nationales, en demandant son sous-apparentement avec les listes séparées qu’ils appelaient de leurs vœux de la part des autres formations d’AGT. Malgré tous les arguments pour l’unité et une décision d’une Assemblée de militant-e-s d’AGT confirmant fin juin cette voie, ils ont maintenu cet Alleingang identitaire.
Fin juillet, voyant qu’ils ne reviendraient pas en arrière, nous leur avons proposé le sous-apparentement à l’enseigne d’AGT, comme nous le faisons avec les Communistes à Genève et comme c’est le cas dans le canton de Vaud, ceci afin que pas une voix ne soit perdue à la gauche de la gauche, Jean-Luc Ardite président du PdT s’est alors réjoui de cet « arrangement ». Mais à la veille du dépôt des listes, Jean Spielmann a déboulé dans une réunion d’AGT pour dire que son parti ne se sous-apparenterait ni avec la liste AGT solidaritéS et Indépendants, ni avec la liste AGT des Communistes... Décision nouvellemanifestement contraire à celle du Congrès du PdT en juin...
Président du PdT, Jean-Luc Adite tente de s’expliquer dans la Tribune du 14 août en affirmant qu’un tel sousapparentement « aurait uniquement servi à solidaritéS et aux Indépendants pour récupérer nos voix, car c’est forcément eux qui ramasseront le plus de suffrages » !
Avec de tels raisonnements, nos camarades vaudois de solidaritéS auraient dû refuser de se sous-apparenter avec le POP parce que c’est sans doute la liste avec Zisyadis et Huguenin, qui aura le plus de voix. Nos camarades de solidaritéS Neuchâtel auraient dû également refuser la liste commune avec le POP, parce que c’est probablement Denis de la Reussille du POP qui fera le plus de voix et qui peut gagner le siège.
Bref, les dirigeants du PdT, parce que leurs chances propres d’avoir « leur » élu sont ténues, préfèrent apparemment qu’il n’y en ait aucun à la gauche de la gauche... Tous les camarades de ce parti devront se poser la question de savoir si ils-elles suivront longtemps cette voie destructrice... et comment ils-elles voteront le 21 octobre.
(pv)
Neuchâtel : Listes communes POP- solidaritéS
Un objectif : obtenir un siège pour faire entendre à Berne une voix neuchâteloise pour la priorité au social. Neuchâtel, petit canton, envoie 5 représentant-e-s au National (en comparaison : GE 11, VD 18, FR 7...) En 2003, c’est le basculement à gauche du canton : 2 élu-e-s PS et 1 vert au National, 2 PS aux Etats. C’est aussi l’émergence de l’UDC, emmenée par un commissaire de police, qui rafle un siège laissant un seul siège (radical) à la droite traditionnelle. Ce basculement allait se prolonger au niveau cantonal avec en 2005 une majorité de « gauche » au Grand Conseil et au gouvernement. Celui-ci, avec deux PS, un Vert, une libérale et un radical, mène une politique de restrictions sociales très dures, en contradiction complète avec le programme de la gauche. Le mécontentement s’est manifesté sur nombre de sujets, en particulier sur les attaques dans le domaine culturel et social, les hôpitaux, le conservatoire, la formation. solidarités et le POP participent à fond à ces mouvements de résistance.
Nous allons au-devant d’une élection ouverte où les fronts se sont durcis. Comment le canton se fera-t-il entendre à Berne ? La xénophobie à la sauce UDC se renforcera-t-elle par le biais du bloc libéralo-radicalo-UDC ou le canton se dotera-t-il d’une voix de résistance sociale renforçant la gauche ?
La droite, apparentée des libéraux à l’UDC, affiche sa volonté de revanche et espère utiliser le mécontentement populaire pour engranger des voix. Pour ratisser large, les libéraux ont aussi lancé une liste de « verts-libéraux », qui leur est sous-apparentée et contribuera à élire l’UDC via les apparentements.
Pour faire barrage à la droite xénophobe et à la droite classique – dont la politique au plan fédéral est connue puisqu’ils y sont largement majoritaires et coupent à tout va dans les assurances sociales au profit des plus riches, des banques et des assurances – il y a un apparentement général à gauche. La liste des Verts et celle de POP-solidaritéS seront sous-apparentées. Nous menons campagne pour que nos listes sous-apparentées comptabilisent les 20% nécessaires pour un siège à Berne. Mais rien n’est acquis d’avance, car cette fois-ci Fernand Cuche ne sera pas là pour tirer la liste Verte.... L’élu-e du sous apparentement, s’il y en a un-e, reviendra à la formation qui aura réalisé le meilleur score.
C’est la première fois que solidaritéS et le POP déposent une liste commune au Conseil National et au Conseil des Etats. Si vous glissez cette liste, non modifiée, dans l’enveloppe et invitez vos ami-e-s à en faire de même, nous avons une chance réelle de gagner un siège au National. C’est la voix qui résiste dans le canton. Un-e élu-e de cette liste serait un signal fort. Nous comptons sur vous...
Henri Vuillomenet
Candidat-e-s POP-solidaritéS à Neuchâtel
Conseil national
Denis de la Reussille POP • Le Locle
Marianne Ebel solidaritéS • Neuchâtel
Jean-Pierre Veya POP • La Chaux-de-Fonds
Daniel Perdrizat solidaritéS • Neuchâtel
Pascale Gazareth POP• La Chaux-de-Fonds
Conseil des Etats
Denis de la Reussille POP • Le Locle
Marianne Ebel solidaritéS • Neuchâtel