
Crédit Photo. Rassemblement le 12 juin devant la cour d’appel pour la libération des prisonniers politiques de Kanaky - Photo Instagram du Collectif de solidarité avec la lutte du peuple Kanak
Le 12 juin, la chambre d’instruction de la cour d’appel a ordonné la libération de Christian Tein, président du FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), ainsi que de trois responsables de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain) : Dimitri Qenegei, Guillaume Vama et Yewa Waetheane. La cour a également confirmé la libération de Steeve Unë.
Mais ces libérations s’accompagnent de conditions inacceptables : obligation de résider en métropole, interdiction de se rendre en Kanaky et de communiquer avec les autres misEs en examen. Ces mesures sont une atteinte grave aux libertés et une poursuite du traitement colonial réservé aux militantEs indépendantistes.
Un désaveu pour le gouvernement
Cette décision l’accrédite : les accusations sont sans fondement juridique sérieux, motivées uniquement par la volonté politique du gouvernement Macron. Ce sont les ministres qui ont ordonné les arrestations, la déportation, et exigé le maintien en détention via le parquet. La justice, en décidant à nouveau la libération, inflige un désaveu à l’exécutif. Le NPA-L’Anticapitaliste se réjouit de ces libérations et adresse tout son soutien aux militantEs kanak et à leurs proches, contraintEs pour beaucoup de venir en métropole pour les soutenir.
Christian Tein doit pouvoir participer aux discussions annoncées par Macron sur l’avenir institutionnel de la Kanaky. Initialement prévues pour la mi-juin, elles sont reportées à début juillet mais leur tenue même est incertaine : le gouvernement est divisé entre celleux qui souhaitent dialoguer avec les indépendantistes et celleux qui cherchent à flatter les loyalistes radicaliséEs. Ces dernierEs, opposéEs à toute perspective d’autodétermination, ont pris à partie Marine Le Pen lors de sa visite à Nouméa pour avoir évoqué un hypothétique référendum dans trente ou quarante ans.
Poursuivre la lutte pour la libération
Le gouvernement français doit revenir sur le coup de force engagé pour bloquer le processus de décolonisation. Le soulèvement populaire kanak a imposé un recul, qu’il faut transformer en avancée vers l’indépendance. Il est temps de renouer un dialogue autour d’un calendrier de décolonisation, dans le respect de la volonté du peuple kanak et du classement par l’ONU de la Kanaky parmi les territoires à décoloniser.
Des mesures d’urgence sont également nécessaires pour faire face à la crise sociale profonde que traverse le pays : explosion du chômage, endettement des collectivités, infrastructures détruites par les soulèvements provoqués par l’attitude de l’État ou par les attaques des loyalistes.
Enfin, il faut organiser le retour immédiat de touTEs les détenuEs kanak déportéEs en France, afin qu’iels puissent retrouver leurs familles et continuer à construire un avenir de liberté pour leur pays.
CorrespondantEs
Europe Solidaire Sans Frontières


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