Sous prétexte de persécution de Bolsonaro et de ses alliés, Trump a intensifié la guerre commerciale avec son mercantilisme primitif et augmenté les droits de douane. Ainsi, dans la pratique, l’action politique de l’extrême droite brésilienne apparaît comme le moteur de cette hausse des droits de douane.
Mais dans ce cas, il ne s’agit pas seulement d’une attaque contre le gouvernement et la Cour suprême. Elle vise également des secteurs clés de la bourgeoisie nationale – dont une partie constitue la base du bolsonarisme – durement touchés par la mesure de Trump, et en plus de cela elle contrarie une partie de la société américaine avec son ambition d’enraciner son projet autoritaire. Et cela se produit au moment précis où nous avions déjà atteint un nouveau stade dans le conflit entre le gouvernement fédéral et le Congrès.
D’un côté, le Congrès national s’affirmait comme un organe directement au service des intérêts bourgeois, qui n’acceptent aucune politique fiscale un tant soit peu progressiste. De l’autre, face à cette situation et à l’opposition résolue des parlementaires de droite, le gouvernement fédéral n’avait d’autre choix que de renforcer les accents « classistes » de son propre discours en faveur d’une taxation des super-riches en lui donnant un accen . Au niveau des symboles, c’est quelque chose de très important pour faire progresser la conscience et la mobilisation du mouvement de masse.
L’attaque directe du gouvernement américain contre le Brésil et la souveraineté nationale s’inscrit dans ce nouveau contexte, il assume le rôle de complice des putschistes qui cherchent à changer le régime politique par le chantage économique et exigent que la Cour suprême relâche son action contre les putschistes. Cela n’arrivera pas, car la Cour suprême jugera Bolsonaro, raison pour laquelle le bolsonarisme lui-même – qui est à l’origine de l’action de Trump – devrait s’affaiblir à mesure que le gouvernement américain s’en prendra non seulement au gouvernement, mais aussi à l’ensemble du pays et à la bourgeoisie elle-même, qui est pénalisée par la guerre commerciale.
Cela conduit certains secteurs de la bourgeoisie elle-même à critiquer les mesures de Trump et à voir dans l’action de Bolsonaro et du bolsonarisme une nouvelle manifestation d’irresponsabilité, comme ceci est apparu récemment dans un éditorial du journal O Estado de S. Paulo. Dans le même temps, le projet autoritaire de Trump est fortement remis en question aux États-Unis mêmes, comme le montrent les récentes manifestations populaires et les signaux émanant de différents secteurs.
Dans ce contexte, nous savons qui sont les grands ennemis du peuple : la même extrême droite brésilienne qui s’est opposée à l’imposition des grandes fortunes et qui déclare maintenant son soutien à Trump contre le Brésil. Ce sont des députés et des sénateurs qui soutiennent Trump et Bolsonaro et qui sont contre l’économie nationale, défendant le coup d’État, l’impunité des criminels et l’action d’un gouvernement étranger contre les intérêts nationaux.
Face à cette attaque directe, il est également temps de prendre des mesures énergiques pour affirmer la souveraineté nationale et protéger notre économie. Il est nécessaire d’appliquer des tarifs de réciprocité et des sanctions commerciales contre les États-Unis, en réponse ferme aux agressions économiques orchestrées par la Maison Blanche. Il est également impératif de contrôler les transferts de bénéfices à l’étranger par les multinationales américaines qui opèrent sur le sol brésilien en bénéficiant d’avantages déséquilibrés. En outre, il est urgent de réviser les traités de double imposition et les mécanismes de protection juridique des grands investisseurs étrangers, qui limitent depuis des décennies la capacité de l’État brésilien à réglementer et à taxer les flux internationaux de capitaux dans l’intérêt national.
C’est le moment de punir ceux qui conspirent contre le Brésil, comme Eduardo Bolsonaro et d’autres réactionnaires. C’est l’heure de se mobiliser à l’échelle nationale pour défendre les véritables intérêts du peuple, en s’en prenant aux plus riches, en exigeant du Congrès l’imposition des grandes fortunes, la fin de l’échelle 6×1, entre autres mesures actuellement en débat. Des mesures sont nécessaires pour affirmer la souveraineté du Brésil, telles que le contrôle de la fuite des capitaux et des transferts de bénéfices à l’étranger dans ce contexte.
Nous serons dans la rue pour brandir ces drapeaux. Pour l’imposition des plus riches, contre Trump et ses alliés brésiliens !
10 juillet 2025
Secrétariat national du MES-PSOL
Europe Solidaire Sans Frontières


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