Dans un contexte de mobilisation morose, une opposition parlementaire aphone, voire parfois complice, les participants de la journée services publics, réunis à Limoges, le 22 septembre, ont unanimement appelé à une riposte, articulant celle-ci avec une analyse riche et constructive. Comme le dit le président de la Convergence, Bernard Defaix : « La situation est complexe et il ne faut pas la simplifier, car la bataille est à la fois politique et idéologique. » Après une présentation de sa propre actualité par chaque délégation, les discussions se sont très rapidement rejointes sur la bataille idéologique à mener pour répondre au « lyrisme » des discours de Nicolas Sarkozy qui, derrière des « artifices de présentation », avance une « véritable politique libérale, qui veut faire table rase de l’héritage culturel et social des 50 dernières années ». Cette politique « est directement liée au traité européen ».
Dans ce contexte, la Convergence et les différentes délégations syndicales, associatives et politiques se sont mises d’accord sur un calendrier et, surtout, sur une stratégie de résistance. La priorité reste la franchise médicale et la réussite du 29 septembre, car le sujet est suffisamment transversal pour réunir un arc de forces important. La participation d’associations de malades favorise cette prise de conscience, comme c’est également le cas pour les transports et le fret vis-à-vis du Grenelle de l’environnement, où des associations écologistes convergent avec les syndicats pour en dénoncer l’imposture. On retrouve cette convergence dans l’éducation, où une lettre commune entre syndicats et associations de parents d’élèves répond à la « lettre aux éducateurs » du président. Il restera à construire l’après-29.
Concernant la mobilisation intersyndicale des cheminots, le 18 octobre, l’ensemble de l’assemblée n’a pas voulu laisser les cheminots seuls ce jour-là. Le souvenir de 1995 est encore là, et tous sont convaincus qu’un échec des cheminots annoncerait des lendemains difficiles pour l’ensemble des luttes. La Convergence va communiquer et appeler à la mobilisation pour que le 18 octobre dépasse la mobilisation du secteur des cheminots. Une proposition de mobilisation, le 27 octobre, portée initialement par le PCF et qui semble s’orienter vers une mobilisation du comité Riposte, est également discutée, mais ses contours et ses axes revendicatifs restent flous, alors que la loi sur les franchises médicales doit être adoptée dans les jours précédents.
La Convergence va également entrer dans une campagne de plusieurs mois, avec des cahiers d’exigences pour le service public en vue des municipales. Elle pourrait alors être lancée lors du congrès des maires de mi-novembre et, pourquoi pas, s’articuler avec une manifestation de l’ensemble des secteurs publics pour un véritable choix de société. Après l’initiative « syndicale » du 18 octobre, la probable initiative « politique » du 27 octobre, il restera donc à construire le « tous ensemble ». La Convergence est prête à en assumer la réalisation, tout en étant convaincue qu’elle ne peut la porter seule. La balle est maintenant dans le camp des fédérations syndicales.