Pour Sarkozy, il y a « urgence ». Le projet Hortefeux, énième loi anti-immigrés, doit être adopté à la va-vite. Le 16 octobre, la commission mixte paritaire - sept députés et sept sénateurs - rédigera un texte commun pour éviter la navette parlementaire. Le test ADN, pour limiter la famille aux liens de sang, et l’exclusion des sans-papiers du dispositif d’hébergement d’urgence ont défrayé la chronique.
Il se peut que le gouvernement fasse mine de reculer sur ces points : Emmaüs affirme avoir reçu de vagues promesses gouvernementales sur l’hébergement d’urgence. Mais c’est l’ensemble de la loi Hortefeux qui est inacceptable : les obstacles nouveaux au regroupement familial, le « contrat d’accueil et d’intégration », dont le non-respect déboucherait sur la suspension des allocations familiales et le non-renouvellement du séjour, l’obligation d’un bilan de compétences professionnelles pour les primo arrivants...
Contre l’ensemble de ces mesures, la mobilisation nationale du 20 octobre doit être un succès dans un maximum de villes. Même adoptée, une loi niant toujours plus les droits fondamentaux et réduisant les immigrés à leur utilité économique, n’a rien de légitime. Le 20 octobre sera l’occasion de montrer la détermination des résistances. Avec deux dimensions : le rejet de la loi Hortefeux et le refus du « délit de solidarité ». Le 22 octobre, Florimond Guimard, militant du RESF, est jugé à Aix-en-Provence pour avoir participé à une mobilisation contre l’expulsion d’un parent d’élève. Le 24, c’est le tour des syndicalistes CGT et FSU de Méru (Oise), jugés pour avoir dénoncé les propos racistes du maire.
En novembre, c’est François Auguste, vice-président du conseil régional d’Île-de-France, qui comparaîtra, accusé d’avoir tenté de faire obstacle à une expulsion par avion. Une politique qui déshumanise les immigrés, qui les ravale au rang de marchandises pour mieux mettre en concurrence les salariés, a un coût humain et démocratique élevé pour toute la société. Que les rues des principales villes de France retentissent, le 20 octobre, des cris de colère contre ce gouvernement raciste et ses rafles !