Près de 4000 personnes ont défilé dans les rues de la capitale auvergnate, à l’appel du Collectif contre l’implantation d’un incinérateur à proximité de l’agglomération clermontoise (CCIIPAC) et du Collectif des médecins (522 signataires, la majorité absolue des médecins de l’agglomération), afin de réclamer un moratoire sur la construction d’incinérateurs. Un cortège jeune et dynamique, tout de blanc vêtu, de nombreux médecins, des élus (Serge Godard, maire PS de Clermont-Ferrand et président de Clermont communauté, Odile Saugues et Alain Neri, députés), des scientifiques, parmi lesquels le professeur Belpomme, et de nombreuses délégations de la France entière (Paca, Languedoc-Roussillon, Alsace, Poitou-Charente, Bretagne, Aquitaine, Rhône-Alpes, Nord). On pouvait également apercevoir les drapeaux des Verts et de la LCR.
Le succès de la manifestation montre le rejet de l’incinération. D’autres solutions, fondées sur le tri et le recyclage, la stabilisation et/ou la méthanisation, moins chères et plus respectueuses de la santé et de l’environnement, existent. Clermont communauté propose au préfet de les mettre en place, et donc de se passer d’incinérateur. La balle est dans le camp du préfet : il peut demander au conseil général de modifier le plan départemental de gestion des déchets, ce que son président, Jean-Yves Gouttebel (PS), refuse jusqu’à présent de faire.
Le docteur Jean-Michel Calut, un des porte-parole des médecins, a dénoncé la dangerosité et l’archaïsme de l’incinération. Un dinosaure, haut de dix mètres, ouvrait la manifestation, symbolisant cet archaïsme. Le professeur Belpomme a appelé, quant à lui, tous les médecins qui pensent qu’il y a un lien entre santé et environnement à suivre l’exemple clermontois. Il a également dénoncé le scandale de la non-représentation des médecins au Grenelle de l’environnement.
Notre camarade Alain Laffont, qui animait la manifestation, a dénoncé le fait que Mme Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État à l’Environnement, ait déclaré, le 19 septembre, devant la commission des finances du Sénat, « qu’il ne pourrait y avoir de moratoire concernant l’incinération ». Le lobby de l’incinération n’hésite pourtant pas à mettre la santé en danger pour faire de l’argent. Il croit avoir tout « ficelé » et, ce faisant, il a bien discrédité le « Grenelle de l’environnement ». Cette manifestation est une première dans le pays. Elle annonce la centralisation des luttes des populations et des médecins pour obtenir un moratoire sur l’incinération.