URGENT : en réponse au drame du Brésil et plus localement aux faits
ci-dessous il faut saturer le standard de cet établissement de Syngenta
proche de Toulouse.
Syngenta Seeds
Syngenta Seeds S.A.S. — Regional Headquarters
12, chemin de L’Hobit - BP 27
31790 Saint Sauveur
Téléphone : 05 62 79 98 00
Fax : 05 62 79 99 90
Syngenta, firme suisse moins connue que la trop célèbre firme Monsanto est
numéro un mondial dans le domaine des pesticides (productrice du Paraquat)
et numéro trois sur le marché des semences. Elle est très active dans le
domaine des biotechnologies.
L¹actualité met en lumière une des multinationales de l’agrobusiness qui
habituellement reste, au moins localement, plutôt dans l¹ombre.
Les trois faits relatés ci-dessous montrent que cette firme, comme les
autres multinationales semencières, veut imposer les cultures OGM
mondialement à tout prix ; au Brésil « l¹addition » est dramatique.
1) Syngenta vient de déposer devant les instances européennes une demande
d’autorisation d’un maïs OGM (Bt11). Pour le moment, il se trouve que le
commissaire européen à l’environnement demande à la Commission Européenne au
nom du principe de précaution, de ne pas l’autoriser, faisant valoir une
absence d’études de son impact sur d’autres insectes et de la persistance de
la toxine qu’il sécrète.
2) Syngenta faisait partie avec Pioneer et le GEVES des plaignants dans le
premier procès de Toulouse (neutralisation d¹une parcelle d¹essais de maïs
OGM dont du maïsŠ..BT11Š.à Menville-31- en juillet 2004) qui a valu de
lourdes condamnations et dommage et intérêts à 8 faucheurs volontaires
(parmi 1000 faucheurs !) dont 4 mois de prison ferme à José Bové. Il est
convoqué pour cette raison le lundi 12 novembre à Millau devant le juge
d’application des peines.
3) Syngenta, au Brésil est au centre d¹une actualité d’une autre nature.
Dans l’état du Parana, un assassinat vient d’être commis.
Syngenta et milices privées au Brésil
Le dimanche 21 octobre, un « champ expérimental » de la multinationale
Syngenta, situé à Santa Teresa Oeste a été occupé par près de 150 paysans de
« Vía Campesina ». Une milice armée les a alors attaqués. Un membre de la
Via Campesina, a été assassiné de deux balles dans la poitrine. Six autres
travailleurs ruraux ont été grièvement blessés.
Ce champ expérimental avait déjà été occupé par des familles paysannes en
mars 2006 pour dénoncer devant les autorités publiques et la société civile
la production illégale de la part de Syngenta de graines de soja et de maïs
génétiquement modifiées dans la région.
Pour le Mouvement des Sans Terre et Via Campesina, l’occupation du champ
expérimental est une dénonciation de l’impunité dans laquelle opèrent les
multinationales de l’agrobusiness, envahissant des zones naturelles uniques
comme le Parc d¹Iguaçu, avec des transgéniques et l’usage intensif
d’agrotoxiques.
La proposition de Via Campesina, dès le début de l’occupation, a été de
transformer le champ contaminé de Syngenta en un centre de recherche et de
production de semences agro-écologiques, avec des variétés paysannes,
accessible à tous et sans brevets.
En fonction de cela, en novembre 2006, le gouverneur de l’État du Paraná,
Roberto Requiao, prit un décret pour dégager la zone du champ de Syngenta et
établir un Centre de Référence en Agro-écologie. Syngenta se retrancha
derrière le justice de l’État -dominée par les grands propriétaires - et
obtint plus tard une suspension provisoire du décret et le droit de
réintégrer la zone.
Face à une décision judiciaire d’évacuation et dans un climat de menaces et
de violence de la part de gardiens et de gardes de sécurité contractés par
l’entreprise Syngenta, les 70 familles qui occupaient, décidèrent
d’abandonner les lieux en juillet 2007, et de se transférer à l’asentamiento
(occupation de terre légalisée) voisin Olga Benario, dans l’attente de la
solution définitive.
En octobre, il revinrent occuper le domaine - évidemment sans armes- pour
reprendre leurs activités en faveur des semences créoles et de
l’agro-écologie, comme une mesure de pression pour une résolution légale du
conflit. C’est à ce moment-là qu’ils furent sauvagement attaqués avec des
armes à feu par l’entreprise de sécurité NF contractée par Syngenta
« Syngenta : milices privées et assassinats au Brésil » Silvia Ribero 31
octobre 2007 La Jordana
Mais au delà de ces évènements tragiques qui en disent long sur le cynisme
des multinationales de l’agro-business, l’identité même des protagonistes
est hautement symbolique : d’un côté des paysans du Mouvement des Sans
Terre, qui sont parmi les plus démunis de la planète et qui se battent pour
leur souveraineté alimentaire ; de l’autre côté une multinationale de
l’agro-business toute puissante qui veut, avec quelques autres, assurer le
contrôle de l’alimentation mondiale en s’appropriant l’un des biens communs
de l’humanité les plus précieux que sont les semences. Il est d’ailleurs
symptomatique que, l’expropriation de Syngenta devait permettre d’établir un
centre de référence en Agro-écologie destiné notamment à la production de
semences accessibles à tous et sans brevets.
Et les OGM dans tout cela ? Grâce au brevet sur le vivant, ils donnent aux
multinationales un droit de propriété exorbitant sur les semences. De plus,
ils sont devenus à la fois la caution et le fer de lance d’une agriculture
toujours plus productiviste avec son cortège de pollutions,
d’appauvrissement des sols... et de disparition des paysans. Ainsi, quand
ils ne contribuent pas à les tuer directement, les OGM sont une véritable
arme de guerre contre les paysans.