Vendredi 2 novembre, le tribunal du travail de Chemnitz a fini par autoriser la grèv des cheminots pour le fret et les grandes lignes, considérant que le droit de grève a un valeur constitutionnelle supérieure aux conséquences d’une grève. Le syndicat de conducteurs de trains GDL avait laissé à la Deutsche Bahn (DB) le temps de faire d nouvelles propositions, tout en réunissant ses adhérents et en annonçant une grève dan le fret en cas de refus
La direction étant restée sur ses positions, une huitième grève en sept mois a interrompu le trafic marchandises, du 8 au 10 novembre. 90 % des trains de marchandises ont été bloqués en Allemagne de l’Est (où il n’y a pratiquement pas de fonctionnaires à la DB, et où tout le personnel roulant a donc le droit de grève) et la moitié en Allemagne de l’Ouest. C’est donc un magnifique succès de participation.
Le cœur de l’économie allemande est frappé. Le patronat crie à la catastrophe et commence à faire du chantage au chômage partiel et à la fermeture d’entreprises. En revanche, l’opinion publique soutient encore largement les grévistes, malgré le matraquage pratiqué par les médias et le grand syndicat Transnet, membre de la confédération DGB.
La direction de la DB tenterait de diviser le personnel en créant une nouvelle société, qui regrouperait uniquement les conducteurs de train. Cela lui permettrait de signer un accord avec eux, tout en évitant que le virus de la lutte ne se propage aux autres secteurs. Le GDL annonçait une nouvelle grève, la semaine du 12 novembre, pour le trafic des voyageurs. Alors que l’économie allemande commençait à ressentir les effets des blocages de trains de marchandises, et que les dirigeants de la coalition SPD-CDU au pouvoir s’inquiètent d’une extension de la grogne sociale, le GDL hésite encore à pousser l’avantage, en passant à la grève illimitée, ce qui serait l’arme la plus efficace après ce nouveau succès éclatant.