ROME – Ils ont marché pour défendre l’eau, « un bien commun qui ne doit pas être privatisé ». Quarante mille personnes, femmes et hommes appartenant à des comités territoriaux e à des associations, des forces culturelles et religieuses, syndicales et politiques pour appuyer une loi d’initiative populaire (400 000 signatures ont déjà été recueillies) [1] pour la protection, l’administration et la gestion publique de l’eau.
Parmi les nombreuses manifestations, les plus variées, que Rome est habituée à accueillir, celle d’aujourd’hui au nom du droit à l’eau qui « n’est pas une marchandise » a été certainement la plus insolite. C’est celle qui pour l’heure récolte un succès presque immédiat et presque tangible. Le ministre de la Solidarité sociale Paolo Ferrero promet de fait que « la republicisation de l’eau sera l’un des points de la vérification du gouvernement en janvier ».
Le cortège, animé et coloré par beaucoup de gouttes d’eau en carton, a été organisé par le Forum italien des mouvements pour l’eau qui regroupe 70 associations et réseaux nationaux et environ mille comités territoriaux.. Un archipel qui a synthétisé en quatre points les choses à faire de suite : moratoire contre toutes les privatisations, approbation immédiate de la loi d’initiative populaire, restructuration du réseau hydrique national, qui, avec les pertes et les infiltrations, aide le marché des privatisations – « une grande œuvre publique », comme le proclame une pancarte sarcastique – et enfin, enfin la gestion publique, avec la participation des travailleurs et des collectivités locales.
Dans le cortège, il y avait des banderoles portant divers sigles. Entre autres, ceux des Verts, du PRC (Parti de la refondation communiste), de la Gauche démocratique (SD), du Parti communiste d’Italie (Pdci), des Comités de base (Cobas), de la CGIL (Confédération générale italienne des travailleurs), du WWF (World Wildlife Fund) et les étendards de certaines communes comme Gualdo Tadino (Ombrie). Parmi les manifestants se trouvaient aussi les bénévoles des « grilliromani », nés du blog de Beppe Grillo.
« Sans des biens communs comme l’air et l’eau, nous ne pouvons pas vivre : ce sont des droits fondamentaux des êtres humains dès la naissance et ils ne peuvent être réduits à l’état de marchandises », affirmé le missionnaire combonien Alex Zanotelli, un des personnages symboliques de la bataille pour le retour à le gestion publique du système hydrique en Italie. À ses côtés défilait aussi le leader des Verts et ministre de l’Environnement Alfonso Pecoraro Scanio, qui a souligné qu’il « faut éviter qu’il y ait une tentative de privatisation qui nous amènerait – aussi dans le monde – à de véritables guerres pour l’eau : nous ne voulons pas courir ce risque ».
Le ministre Ferrero a soutenu la manifestation car – a-t-il écrit dans un communiqué destiné au Forum de l’eau - « l’eau constitue un bien de première nécessité qui ne peut être marchandisé ni non plus monopolisé par quelques ». Cette réalité, écrit le ministre, « est d’autant plus vraie à un moment où les changements climatiques en cours sont en train de faire de la réréfaction des ressources hydriques un problème encore plus grave par rapport à un passé récent ». Considérer l’eau comme un bien public est donc une stratégie de sauvegarde pour l’avenir de tous les citoyens.
Le décret fiscal qui vient d’être approuvé (par le Sénat, NdT) a bloqué la privatisation des services hydriques pour un an. C’est déjà quelque chose, mais c’est encore trop peu. « Il est nécessaire - ajoute le ministre – d’arriver le plus vite possible à une loi qui conduise au retour à la gestion publique intégrale de l’eau ». Et cela doit un des points de la vérification de janvier.
* Voir le reportage vidéo sur la manifestation tourné par Andrea Palladino
Roma, manifestazione nazionale per l’acqua pubblica :
http://www.liblab.it/ita/TV/Roma,-m...