Comment vous organisez-vous ?
Cassidy Nkinzi – Nous avons formé un petit collectif. Il y a beaucoup de petites associations très variées. Chacun apporte ses idées. Mais j’ai pensé que nous devions tous aller dans le même sens. Sinon, on ne pèsera pas lourd. Nous nous sommes tous regroupés en une seule personne, nous ne faisons qu’un. Il y a moi, plus le porte-parole des familles des jeunes décédés. Il y a aussi la MJC Jacques-Brel, où se réunissent les jeunes. Il y a également l’association Ledhal, qui fait des animations.
Sur quoi vous êtes-vous mis d’accord ?
C. Nkinzi – Vu l’état d’esprit qui règne dans la ville, notamment chez les jeunes et les forces de l’ordre, il y a urgence à rétablir un dialogue. Car on est vraiment dans une impasse. Chacun campe sur ses positions. Les forces de l’ordre sont très « remontées » à cause de leurs blessés. Les jeunes sont en révolte à cause des deux victimes. Si on laisse les choses en l’état, cela va s’aggraver. Pour le moment, il y a une accalmie, mais précaire. À un moment ou un autre, tout va recommencer. J’ai donc pensé qu’il fallait faire un geste envers les forces de l’ordre, pour restaurer le dialogue. Il faut montrer qu’à Villiers-le-Bel, il y a aussi des jeunes qui réfléchissent. J’ai donc proposé d’aller voir les blessés à l’hôpital. Comme Sarkozy à Eaubonne. Il faut obtenir une paix des deux côtés et vivre ensemble. Chacun doit connaître ses obligations. Car, dans cette ville, il se passe des choses terribles. Il y a eu des tirs à balle réelle !
Est-ce que les jeunes approuvent un tel « geste » ?
C. Nkinzi – Ils sont réticents en majorité. Leurs amis sont morts. Ils sont révoltés. Ils ne croient pas à l’enquête sur l’accident. Mais, parmi eux, il y a des esprits réceptifs. Cela ne peut plus continuer, sinon ce sera pire. Il faut donc impliquer tous les partis politiques. Il faut que les politiques comprennent. La mairie est à l’écoute. Je suis intéressé par la venue d’Olivier Besancenot à Sarcelles, j’irai avec un groupe de jeunes. On finira par l’UMP, pourquoi pas ? On a aussi un petit contact avec MAM [Michèle Alliot-Marie, NDLR]…