Promise pour septembre 2008, la mise en place du service minimum dans les écoles primaires a été précipitée en vue de la grève du 24 janvier. Jusqu’à présent, le service minimum existe de fait dans le second degré, puisque les collèges et lycées restent ouverts, l’accueil etant assuré. Dans les écoles primaires, l’accueil est assuré par les enseignants non grévistes ; s’ils n’y en pas, l’école est fermée, les parents doivent être prévenus afin qu’ils prennent leurs dispositions.
Par une note (datée du 8 janvier) du ministre de l’Éducation, Xavier Darcos, aux recteurs et inspecteurs d’académie, la signature d’une « convention type » entre l’État et les « communes volontaires » permet un reversement de 90 euros pour chaque tranche de quinze enfants accueillis six heures par jour de grève par des personnels municipaux. Même si le service assuré ne sera pas de la même nature – ce sera uniquement de la garderie, mais bien souvent dans les locaux scolaires –, cette mesure constitue une brèche dans la remise en cause du droit de grève… Mais, nous assure-t-on, cette mesure a pour but « de concilier au mieux la liberté des parents et celle des enseignants durant la période des grèves » (cela ne manque pas d’hypocrisie).
De plus, ce service minimum sera financé par reversement des retenues sur salaire des enseignants grévistes. C’est une véritable provocation ! C’est un effet d’annonce destiné à discréditer les enseignants aux yeux de l’opinion puisque, dans les faits et la réalité de la gestion des budgets, un tel transfert n’est pas possible. Le 24 janvier étant une journée de grève concernant toute la fonction publique, la mise en place de cette mesure va diviser les enseignants et les personnels municipaux. Garre à la réquisition !
La note ministérielle stipule aussi qu’il serait « souhaitable » que les enseignants se déclarent grévistes 48 heures à l’avance. Les inspecteurs d’académie « pourront notamment établir un tableau prévisionnel [...] au vu des précédents mouvements sociaux »... les personnels des écoles seraient-ils fichés ? Les réactions des organisations syndicales sont unanimes. Certains maires (dont celui de Paris) se succèdent pour exprimer leur refus de mettre en place ce service minimum, car ils estiment que ce serait briser les grèves. Comptons sur les résistances et amplifions-les pour sauver notre droit de grève.