Dans le nord du Niger, Areva extrait de l’uranium par l’intermédiaire de deux compagnies, dont elle est l’actionnaire majoritaire : Somaïr et Cominak. Malgré les pressions exercées par Areva sur le gouvernement nigérien, pour empêcher toute expertise indépendante, la Commission de recherche et d’informations indépendantes sur la radioactivité (Criirad) a réussi à réaliser sur place des analyses qui ont démontré la contamination radioactive de l’air, de l’eau et des sols, ainsi que du matériel entreposé à ciel ouvert.
À ces conditions désastreuses, s’ajoute une désinformation des mineurs et de leurs familles sur les risques pour la santé liés à l’extraction de l’uranium. Les filiales de l’entreprise pratiquent elles-mêmes les diagnostics sur les employés, en les minimisant pour ne pas avoir à supporter de frais de traitement.
L’association Aghir in man s’est fixée comme objectif d’améliorer l’état de santé et la formation de la population, la condition des femmes et la protection de l’environnement. Son président, Almoustapha Alhacen, salarié de la Somaïr, est venu en France du 29 au 31 janvier, à l’invitation de la Criirad, témoigner des conditions dans lesquelles Areva commence à exploiter la nouvelle mine d’Imouraren, provoquant un début de soulèvement dans le nord du Niger. En dépit des pressions de son employeur, il a témoigné de ce qui se passe dans son pays et nous lance un appel à l’aide.
Écologiste et anti-impérialiste, le combat des travailleurs nigériens est aussi le nôtre.