Dans tous les arrondissements, nos listes rassemblent des militants de la LCR, des sympathisants, des militants syndicalistes et associatifs. Delanoë est très fier de son bilan, qui est celui d’une gestion sociale-libérale consistant à faire de Paris une vitrine. Et pourtant, Paris est à la fois la ville la plus riche de France et le département d’Île-de-France au taux de pauvreté le plus élevé, après la Seine-Saint-Denis. Plus de la moitié des salariés de l’Est parisien gagnent moins de 1 500 euros par mois. 300 000 Parisiens vivent sous le seuil de pauvreté, des milliers dorment dans la rue. Le chômage y dépasse la moyenne nationale.
Nous proposons un revenu minimum parisien pour les personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, la gratuité des transports publics, des activités périscolaires pour les familles des chômeurs et les personnes vivant sous le seuil de pauvreté. En matière de logement, il faut construire 10 000 logements réellement sociaux par an pour répondre aux 110 000 demandes actuelles.
Concernant les services publics, l’opération Vélib’, confiée à Jean-Claude Decaux, confirme la conception d’une gestion basée sur la privatisation des services de la ville. Si Bertrand Delanoë déclare vouloir remunicipaliser l’eau en confiant sa gestion à une régie municipale, il affirme « qu’il faudra s’appuyer sur le savoir-faire des groupes industriels privés », dont il loue « la réactivité », « l’expertise » et « les compétences ». Il procède à un éloge du « partenariat public-privé », qu’il entend développer, concept cher aux libéraux, qui signifie donner au privé ce qui est rentable et laisser au public ce qui ne l’est pas. Delanoë, dans le prolongement de la politique de Chirac et de Tibéri, a quasiment terminé de casser ce qui restait du service de l’eau à Paris, en faisant transformer le statut du Cercep (laboratoire de la Ville de Paris) en une régie autonome soumise à l’impératif d’équilibre financier et qui ne peut plus recruter de personnel sous statut public. Les listes « Paris 100 % à gauche » font campagne pour le retour à un vrai service public de l’eau, sans appel au privé et en intégrant, s’il le souhaite, le personnel actuellement sous statut précaire.
La garde des tout-petits demeure une question cruciale, vu la difficulté de trouver une place en crèche. Si la municipalité de droite avait accumulé beaucoup de retard, le bilan n’est pas satisfaisant. La gestion de certaines crèches municipales a été confiée à des entreprises privées, notamment People and Baby, appartenant au fils de Fabius. Les créations de places en crèche se sont faites sans les embauches correspondantes en personnel, et cela a occasionné une grève de plusieurs semaines en 2006.
Les listes « Paris 100 % à gauche » défendent une autre répartition des richesses et la mise en place d’un véritable plan d’urgence sociale dans cette ville au budget de plus de 7 milliards d’euros.
Anne Leclerc
GROS PLAN : PARIS
2 153 602 habitants.
Maire sortant : Bertrand Delanoë (PS).
Taux de chômage : 8,9 %.
Les chiffres des municipales de 2001 :
1er tour LCR : Paris 10e (2,61 %) ; Paris 11e (4,36 %) ; Paris 13e (1,97 %) ; Paris 18e (2,52 %) ; Paris 19e (2,68 %) ;
Paris 20e (3,56 %).
2e tour : PS : 50,4 % ; UMP : 49,6 %.
Delanoë et le logement : fausses promesses et bilan antisocial
Depuis son arrivée à la mairie de Paris, Bertrand Delanoë applique soigneusement les préceptes sociaux-libéraux. Les conséquences de cette politique, en matière de logement, sont accablantes.
Dans le programme de Delanoë pour la prochaine mandature, figure la proclamation suivante : « Nous voulons aussi faire vivre une authentique mixité sociale, préserver les quartiers populaires en les rénovant, et garantir aux familles modestes leur droit à rester à Paris et à exercer leur influence. » Pourtant, durant son premier mandat, la spéculation a continué de plus belle : le prix moyen des loyers parisiens, déjà exorbitant, est passé de 14 à 18 euros par m2 (+27 %), dans une ville où la majorité des habitants reste locataire, et le prix du m2 à l’achat a carrément doublé, pour dépasser, en moyenne, le seuil astronomique de 6 000 euros par m2.
Certes, une municipalité ne peut, à elle seule, changer les règles du marché capitaliste du logement. Mais sa responsabilité est importante, et même croissante. Du fait de la rareté des terrains, le poids des opérations d’aménagement pilotées par la mairie (de type ZAC, GPRU, etc.) dans l’ensemble de ce qui se construit à Paris devient de plus en plus important. Pour la période à venir, près de la moitié des logements à construire et la quasi-totalité des bureaux le seront dans des zones de ce type.
Dans son programme, Bertrand Delanoë se targue de l’attractivité de Paris, devenue « destination privilégiée des investisseurs internationaux ». Sur les 4,7 millions de m2 nouveaux programmés depuis le début de son mandat (2001) dans les zones aménagées sous la responsabilité de la Ville de Paris (ZAC et GPRU), plus de la moitié (2,4 millions, soit 51 %) sont consacrés aux bureaux et activités, c’est-à-dire à l’activité spéculative par excellence, et un quart seulement pour le logement. Ainsi, la mairie de Paris continue d’ouvrir un boulevard aux affairistes qui transforment la capitale en ville sans âme, qui concentre les sièges des grandes sociétés et les bureaux « haut de gamme », au détriment des besoins de la population qui y vit et y travaille. Et quand Delanoë promet que la moitié du logement neuf, dans ces opérations d’aménagement, sera du logement social, il oublie de dire que la part globale du logement représente à peine le quart des surfaces construites !
Quel est le vrai bilan du logement social sous Delanoë ? Certes, s’il était difficile de faire pire que Chirac et Tibéri, le changement est mince. De 2001 à 2006, la ville a financé à peine 24 000 logements sociaux, dont un tiers sont des PLS (70 % plus chers que le « vrai » logement social), destiné aux « classes moyennes », une part que Delanoë déclare maintenir constante pour l’avenir. De ce fait, sous Delanoë, la liste des demandeurs de logements sociaux à Paris s’est encore allongée, pour atteindre 110 000 personnes, dont près de neuf sur dix habitent déjà Paris. La part du logement social dans le total des résidences est passée de 13,5 % à 15 %, bien en deçà du seuil de 20 % fixé par la loi SRU de 2000.
Pour la prochaine mandature, Delanoë promet 40 000 nouveaux logements sociaux, ce qui permettrait d’atteindre ce seuil légal de 20 % en 2014. Pourtant, en 2006, les services officiels d’urbanisme de la mairie de Paris (Apur) estimaient le manque à 57 000 logements et prédisaient qu’au rythme actuel, il faudrait une quinzaine d’années pour atteindre l’obligation fixée par la loi SRU. Les engagements de Delanoë sont à la fois mensongers et dérisoires par rapport aux besoins réels.
Stathis Kouvélakis