Le mouvement maoïste népalais a créé la surprise au Népal en arrivant largement en tête de l’élection constituante du 10 avril. Selon les résultats partiels publiés, mercredi 16 avril, par la Commission électorale, et alors que le dépouillement est achevé dans 89 % des circonscriptions attribuées au scrutin majoritaire, les candidats du Parti communiste népalais d’obédience maoïste (PCN-M) emportent 116 des 214 sièges déjà alloués, soit 54 %.
Les maoïstes, qui ont déposé les armes en 2006, arrivent aussi en tête dans le décompte des votes répartis, cette fois-ci, au scrutin proportionnel, avec 30,9 % des suffrages exprimés.
La future Assemblée constituante, qui doit abolir la monarchie, est composée de 601 membres. « Nous savions que nous bénéficions d’un grand soutien de la population mais nous n’avions pas imaginé une victoire de cette ampleur », a déclaré l’un des dirigeants du parti maoïste, Chandra Prakash Gajurel. - (Corresp.)
Les maoïstes largement en tête des élections au Népal, selon des résultats partiels
Le parti des anciens rebelles maoïstes du Népal creuse l’écart avec ses concurrents, selon des résultats officiels partiels de l’élection de l’Assemblée constitutante, communiqués lundi 14 avril. Les maoïstes l’emportent pour 83 des 160 sièges dont le vainqueur est d’ores et déjà connu. Les résultats définitifs ne devraient pas être connus avant plusieurs jours. Le décompte des 361 sièges alloués à la proportionnelle devrait prendre plusieurs semaines.
La tendance est cependant forte : les anciens guérilleros d’extrême gauche ont obtenu déjà quatre fois plus de sièges que leurs concurrents du Parti du congrès et du Parti communiste du Népal marxiste-léniniste unifié (NCP-UML), donnés favoris. Le leader maoïste Prachanda a notamment été élu dans la capitale, Katmandou. Alors que son organisation reste considérée comme terroriste par les Etats-Unis, il a déclaré, samedi, vouloir « assurer à la communauté internationale, et tout spécialement à l’Inde et à la Chine [qui entourent le royaume himalayen] que nous souhaitons avoir de bonnes relations avec elles et travailler à conforter les coopérations pour le Népal ».
« PARTICIPATION ENTHOUSIASTE »
Si ces résultats se confirment à l’échelle nationale, le parti maoïste devrait être la première formation de l’Assemblée constituante, chargée de rédiger une nouvelle Constitution pour transformer la monarchie en République. « On peut être à peu près sûr que les maoïstes ont de fortes chances de devenir le plus grand parti », a pronostiqué le journaliste Prashant Jha. Ils devraient en tout cas largement dépasser les 15 % initialement prédits par des diplomates.
Le roi Gyanendra, qui devrait abdiquer peu après la proclamation des résultats, a indiqué dans un communiqué que « la participation enthousiaste des Népalais » – 60 % se sont rendus aux urnes jeudi – est « une source de satisfaction ». Cette première élection nationale depuis 1999 doit consolider la paix conclue il y a un an et demi avec la guérilla maoïste dans le pays.
Au Népal, les maoïstes fêtent la victoire dès l’annonce des premiers résultats
Les anciens rebelles maoïstes du Népal étaient en tête à l’issue de l’élection jeudi 10 avril d’une Assemblée constituante, selon un dépouillement partiel officiel. « Les maoïstes mènent dans 56 circonscriptions sur les 102 où l’on est en train de compter les bulletins de vote », a annoncé samedi le porte-parole de la commission électorale, Laxman Bhattaraï. Le mode de scrutin complexe oblige toutefois à la prudence. Même si une toute première tendance semble se dessiner, on ne connaîtra pas avant une semaine les 240 candidats élus au scrutin majoritaire, a prévenu la commission électorale. Et comme le décompte des 361 autres sièges alloués à la proportionnelle va prendre encore plus de temps, les résultats complets ne sont pas attendus avant plusieurs semaines.
Reste que cinq députés maoïstes ont déjà été déclarés élus samedi et les ex-insurgés d’extrême gauche ont confié leur espoir de passer la barre de 15 % des votes pronostiqués par des diplomates et des analystes. « Nous sommes un nouveau parti et nous n’avons aucune expérience électorale, mais tel que les choses se déroulent, nous sommes très excités », a déclaré à l’AFP Rajkaji Maharajan, élu à Lalitpur, près de Katmandou. « Nous sommes prêts à diriger la nation si le peuple nous en confie le mandat », a-t-il lancé, alors que 2 000 de ses partisans célébraient sa victoire.
« C’EST UNE SURPRISE »
Dans le centre de Katmandou, un millier de Népalais de tous âges et de toutes conditions criaient leur joie, le visage peint en rouge, levant les bras au ciel, agitant des drapeaux frappés de la faucille et du marteau.« Bien sûr, c’est une surprise. Nous nous attendions à entre 10 et 20 % des voix puisque l’on nous avait dit qu’ils (les maoïstes) étaient impopulaires. Mais la réalité s’est avérée différente », a déclaré un diplomate occidental, sous couvert de l’anonymat.
Jeudi, avec « un enthousiasme écrasant » souligné par l’ONU, 60 % des 17,6 millions d’électeurs népalais se sont déplacés pour désigner une Assemblée qui va rédiger une nouvelle Constitution et devrait conduire à l’abdication du roi Gyanendra, en enterrant la seule monarchie hindouiste du monde au profit d’une République. Dans l’attente des résultats complets et définitifs, le pays risque de connaître un nouveau regain de tensions entre partis politiques et maoïstes, préviennent des analystes. Certains redoutent aussi une riposte du roi.