La répression qui s’est abattue sur les opposants thaïlandais et les exactions du régime n’ont pas suscité les réactions de solidarité et les condamnations internationales que la situation exigeait. Le pouvoir garde ainsi les mains libres et peut étouffer tout mouvement démocratique.
Les nouvelles de Thaïlande sont alarmantes : Des centaines de personnes détenues pour violation du décret d’urgence, y compris des enfants ; des blessés enchaînés à leur lit d’hôpital ; plusieurs assassinats de dirigeants locaux des Chemises rouges. Le pays s’enfonce dans un régime autoritaire et militaire. Les élites en sont même à envisager le report des élections de 6 ans, accordant ainsi au Premier Ministre Abhisit Vejjajiva la possibilité de diriger le pays 10 ans contre l’avis de la majorité des thaïlandais.
La société thaïlandaise est profondément inégale à tous points de vue. Les Chemises rouges ont manifesté haut et fort leur volonté de combattre les injustices dont ils sont victimes : ils expriment un mouvement de classe ainsi que des diversités régionales, s’opposant à l’establishment de Bangkok.
Le mouvement des Chemises rouges n’est pas sans divisions et problèmes. Certains soutiennent le retour de l’ancien Premier Ministre Thaksin Shinawatra, un politicien corrompu. Mais dans sa très grande majorité, ce mouvement exprime la révolte des laissés pour compte de la société qui exigent démocratie et justice sociale.
En manifestant dans les rues de Bangkok, les Chemises rouges n’ont fait qu’exercer un droit élémentaire : exprimer ses opinions politiques et ses revendications. Abhisit Vejjajiva porte l’entière responsabilité de la répression et des morts car, plutôt que d’organiser de véritables négociations, il a parié sur le délitement du mouvement, sans succès. Puis, il a ressorti l’arsenal juridique répressif (accusations de complot contre la monarchie et de terrorisme), pour finalement organiser un bain de sang.
L’appel a deux objectifs très simples : impulser la solidarité au plan international et appeler le régime thaïlandais à arrêter la répression dont sont victimes les Chemises rouges, à respecter les libertés fondamentales.
Plus d’une centaine de professeurs d’université, chercheurs, écrivains, journalistes, militants associatifs, syndicaux et politiques, élus, de toutes les régions du monde ont déjà signé l’appel. De nouvelles signatures sont attendues.
Danielle Sabai et Pierre Rousset
Pour voir l’appel et les signatures, cliquez ici :
Appel contre la répression en Thaïlande
Pour signer l’appel , écrire à : http://www.europe-solidaire.org/spi...
La liste des signataires sera régulièrement mise à jour sur le site d’ESSF.
L’appel est envoyé au gouvernement thaïlandais, aux ambassades thaïlandaises, aux organismes internationaux de défenses des droits humains...
Il est important de le faire connaître dans de nouveaux réseaux militants et de réunir de nouvelles signatures d’élus, d’universitaires, de représentants de mouvements sociaux ou syndicaux, politiques ou de défense des droits humains... et ce dans le plus grand nombre de pays possible. Chacune et chacun peut y aider.