Les chancelleries occidentales s’impatientent. A Washington, le secrétaire d’Etat Colin Powell lui-même fait connaître son mécontentement à Donald Rumsfeld, de la Défense. Huit pays alliés, dont les ressortissants sont incarcérés en toute illégalité dans la base militaire de Guantanamo Bay, ont déjà déposé plaintes. Voilà en effet plus d’un an que les premiers détenus ont été envoyés dans cette enclave occupée (en toute illégalité...) du territoire cubain. Et le scandale continue.
Les prisonniers de Guantanamo ont été torturés au vu et au sus de chacun : la privation sensorielle est bien une torture, et paraît-il redoutablement efficace. Ils ont été littéralement mis en cage ; soumis aux intempéries. Toute intimité leur a été refusée. La protection de la Convention de Genève leur est déniée, sous prétexte qu’il seraient des « combattants irréguliers ». Celle de la Constitution US aussi, cette fois sous prétexte d’extraterritorialité. Pas d’avocats, pas de recours juridiques, pas d’information : les droits les plus élémentaires de la défense sont ignoré. Parmis ces prisonniers, quatre adolescents de 13 à 16 ans et deux vieillards de 88 et 98 ans.
Imaginons un instant que Guantanamo Bay soit effectivement cubaine, et le déchaînement de protestations à l’encontre du régime castriste qui s’en suivrait. Mais voilà, l’enclave est occupée par une « grande démocratie ». Bien des critiques se font feutrées ; bien des plumes ne sortent pas de l’encrier. Il est pourtant plus que temps de mener une véritable campagne internationale en défense des prisonniers de Guantanamo.