La « manageuse » - c’est son surnom chez les Verts - est aussi une redoutable chasseuse de têtes. A 34 ans, Cécile Duflot, la secrétaire nationale du parti écologiste, veut crédibiliser sa candidature en plaçant aux avant-postes de son dispositif des candidats verts non encartés. « J’ai besoin de biodiversité intergénérationnelle et de pluralité des regards », confie celle qui prétend ravir la présidence de l’Ile-de-France.
Et samedi 14 novembre, pour le lancement de sa campagne, elle devrait produire quelques-uns de ses trophées. Robert Lion est sa plus belle prise. A 75 ans, celui qui vient de démissionner de la présidence de Greenpeace prendra la tête de la liste parisienne. Ex-directeur de cabinet de Pierre Mauroy à Matignon, « c’est un grand commis de gauche qui connaît la machine de l’Etat, un expert des finances publiques qui a été au cœur des politiques de logement innovantes surtout dans les banlieues », s’enthousiasme Mme Duflot, qui le surnomme « le Tigger ».
Augustin Legrand, le cofondateur des Enfants de Don Quichotte, qui milite pour le relogement des sans-abri, devrait être numéro trois sur la liste de la capitale. « A force de se heurter à la résistance des politiques, et de côtoyer les Verts dans les manifs, il a décidé de nous rejoindre », explique l’entourage de Mme Duflot. La numéro deux devrait être Emmanuelle Cosse, l’ex-présidente d’Act Up.
A ses côtés, en position éligible toujours, devrait figurer Bastien François, professeur de science politique à l’université Paris-I, ex-proche du socialiste Arnaud Montebourg. L’avocate Caroline Mécary, spécialiste de la défense des droits des homosexuels, présidente de la fondation Copernic, sera également candidate en Ile-de-France.
« DES MESSAGERS ÉCOLOGISTES »
Dans les Hauts-de-Seine, la liste devrait être emmenée par le spécialiste des questions d’emploi, Pierre Larrouturou, jusqu’ici membre du conseil national du PS. Il devrait former un binôme avec Hélène Gassin, chargée du dossier énergie pour Greenpeace et animatrice de l’association Negawatts. « Le temps où les Verts étaient l’avant-garde éclairée de l’écologie politique est révolu, explique Jean-Vincent Placé, numéro deux des Verts, président du groupe à la région et tête de liste dans l’Essonne. Aujourd’hui, on attire des gens qui sont porteurs du message écologiste dans leur propre formation politique et qui font le constat de l’échec de la social-démocratie et de la gauche radicale. »
Le premier à sauter le pas est Stéphane Gatignon, maire de Sevran (Seine-Saint-Denis), qui quitte le Parti communiste pour mener la liste Europe Ecologie dans son département. Le maire d’Arcueil, Daniel Breuiller, qui se réclame de la Gauche citoyenne, devrait former un duo avec Mme Duflot, dans le Val-de-Marne. Parmi les transfuges du PS qui rallient Cécile Duflot figure aussi Séverine Tessier, présidente de l’association Anticor de lutte contre la corruption.
Béatrice Jérôme
* Article paru dans l’édition du 15.11.09. LE MONDE | 14.11.09 | 15h02 • Mis à jour le 14.11.09 | 15h02.
Régionales : Cohn-Bendit reconnaît avoir tenté de « débaucher » Martin Hirsch
Europe-Ecologie, le rassemblement écologique constitué autour des Verts, a tenté d’attirer sur ses listes le haut commissaire aux solidarités jeunesse, Martin Hirsch, pour les élections régionales de 2010. C’est ce qu’a confié Daniel Cohn-Bendit, samedi 21 novembre, à l’occasion du Forum Copenhague organisé à l’Assemblée nationale.
« Le seul débauchage que je n’ai pas réussi, c’est Martin Hirsch », a résumé le leader d’Europe-Ecologie devant quelques journalistes. Estimant que le haut commissaire, avec qui il a dîné en septembre, « a toute sa place à Europe-Ecologie », M. Cohn-Bendit a ajouté qu’il a actuellement « un contrat avec Sarkozy », et « tant qu’il n’aura pas fini, il reste » au gouvernement. L’eurodéputé a ensuite confié qu’« après les régionales », les deux hommes vont « peut-être créer une fondation de réflexion sur le social ensemble ».
* LEMONDE.FR avec AFP | 21.11.09 | 16h47 • Mis à jour le 21.11.09 | 20h15.