Trente militants, dont deux mineurs, du Parti Socialiste de Malaisie (Parti Sosialis Malaysia – PSM) ont été arrêtés le 25 juin à Kepala Batas, Penang en Malaisie.
Ils sont poursuivis sous le coup de l’Article 122 du Code Pénal malais (lutter contre la monarchie et essayer de faire revivre l’idéologie communiste) alors qu’ils distribuaient des tracts pour informer la population de leur campagne « c’est assez, il est temps de démissionner » (Udahlah-Bersaralah -It is Enough, Time to Retire).
L’histoire de la Malaisie a en commun avec beaucoup de pays du Sud-est asiatique des politiques agressives contre le communisme et la gauche. L’indépendance de la Malaisie en 1957 a été suivie par une monarchie constitutionnelle et l’écrasement du Parti Communiste Malaisien. Le PCM a mené une guerre contre le joug colonial, tandis que les classes dirigeantes malaises se sont associées aux colonialistes. Les grands propriétaires des exploitations d’étain et de caoutchouc ont mené une guerre contre le PCM et sa branche armée l’Armée de Libération Nationale de Malaisie (MNLA). Elle a duré jusqu’en 1989. La Malaisie a eu sa période d’état d’urgence de 1948 à 1960. Au moment de l’Indépendance, une série de lois anti-démocratiques ont été passées au nom de la lutte contre le communisme. Si le gouvernement a signé un accord de paix avec le PCM, les lois sont toujours en vigueur.
Constitué en 1994, le PSM, Parti Socialiste Malaisien, est un parti légal et reconnu depuis 2008 par l’état malaisien. Il s’est implanté dans les couches populaires : parmi les travailleurs des plantations, les pauvres des villes et les travailleurs de l’industrie. Il a eu des succès notamment en obtenant un élu au parlement. Il a démarré le 24 juin une campagne contre la coalition autoritaire du gouvernement : « c’est assez, il est temps de démissionner » Le régime du UMNO-BN (BN, Front National et son principal parti, United Malay’s National Organization) est au pouvoir depuis l’indépendance.
Le gouvernement malais a des liens politiques et diplomatiques avec les PC de Chine, Cuba et du Vietnam. L’arrestation des militants du PSM pour possession de tee-shirts à l’effigie de dirigeants communistes vendus dans tout le pays serait ridicule s’ils ne risquaient pas des peines d’emprisonnement. Après avoir été libérés, six ont été ré-arrêté, cette fois au nom d’une ordonnance d’urgence de 1969 pour activités illégales.
Une autre campagne « Pour la démocratie et des élections justes » devait démarrer le 9 juillet, communément appelée Bersih 2. Cette coalition associe 62 groupes : organisations de la société civile et partis politiques, dont le PSM. Lancée pour la première fois en novembre 2007, elle va redémarrer en juillet en vue de la prochaine élection nationale théoriquement prévue en 2013. Formulée en huit points, elle demande notamment trois semaines de campagne électorale, la vérification des listes électorales, la prévention de la fraude, un accès proportionnel aux médias, la fin de la corruption.
Le gouvernement et la police malaise semblent fébriles. Ils veulent créer un climat de peur. Plus de cent cinquante militants de cette campagne dans tout le pays viennent d’être arrêtés depuis vendredi. Le premier ministre vient d’interdire la campagne Bersih 2 au prétexte qu’elle déclencherait une agitation et des troubles dans le pays, qu’elle inciterait la population à renverser le gouvernement et qu’elle dénigrerait l’image de la Malaisie dans le monde.
Comme le proclame l’un des autocollants de cette campagne : « Si les peuples des nations arabes ont réussi à renverser les régimes autocratiques qui les ont gouvernés pendant des décennies, il n’est pas impossible que les Malaisiens demandent des changements politiques dans leur pays ».
Une campagne de solidarité internationale pour la libération des militants emprisonnés est soutenue par le NPA. Vous pouvez trouver les informations sur le site ESSF
Christine Schneider, 3 juillet 2011
Communiqué du NPA en soutien au Parti socialiste de Malaisie
Paris le jeudi 28 juin 2011
Le NPA condamne fermement l’arrestation de 30 militants, dont deux mineurs, du Parti Socialiste de Malaisie (Parti Sosialis Malaysia – PSM) le 25 juin à Kepala Batas, Penang en Malaisie.
Ils sont poursuivis sous le coup de l’Article 122 du Code Pénal malais (lutter contre la monarchie et essayer de faire revivre l’idéologie communiste) alors qu’ils distribuaient des tracts pour informer la population de leur campagne « c’est assez, il est temps de démissionner » (Udahlah-Bersaralah -It is Enough, Time to Retire).
Ils sont accusés de ranimer les idées communistes à cause de vulgaires tee-shirts trouvés dans le bus transportant les militants du PSM, tee-shirts qui sont vendus partout dans le pays. Cette tactique est souvent utilisée pour poursuivre des militants.
Le NPA demande à la police de relâcher tous les détenus et laisser les militants utiliser leur liberté d’expression légitime.
L’Article 122 du Code Pénal devrait être aboli parce qu’il est utilisé contre les droits des citoyens et la liberté d’expression. Il est utilisé pour créer une culture de peur dans la population.
Pour le NPA, Danielle Sabai