Morieux
Sangliers morts : les associations environnementales portent plainte
Environnement
Yves-Marie LeLay, de Sauvegarde du Trégor et André Ollivro, de Sauvegarde du Penthièvre, ont révélé en cette fin d’après-midi à Morieux (22) les résultats de leurs analyses et décidé de porter plainte.
« Sauvegarde du Penthièvre et Sauvegarde du Trégor demandent aux autres associations de nous aider à porter plainte pour mise en danger de la vie d’autrui » a appelé André Ollivro, président de la première association. Réunis en conférence à la chapelle Saint-Maurice qui surplombe l’estuaire du Gouessant, dans les Côtes-d’Armor, où ont été trouvés 36 cadavres de sangliers, les deux associations environnementalistes ont aussi dévoilé leurs résultats de leurs analyses, effectuées mercredi dernier.
L’hypothèse du gaz H2S
Ces analyses ont été réalisées sous le contrôle d’un huissier, Me Corlay et relance l’hypothèse du gaz d’hydrogène sulfuré (H2S) comme cause de mortalité chez les bêtes. Les relevés ont été faits en divers endroits de l’estuaire.
Dans un premier trou, sous une couche de 20 cm d’algues vertes en putréfaction, le détecteur est passé de 20 ppm (partie par million) à 296,8 ppm en quelques secondes. Le scénario se répète plusieurs fois.
Second relevé sur de la vase apparente, de 30 à 405,2 ppm. Le troisième relevé pris dans une vase noirâtre à 30 cm de profondeur, passe de 80 à 432,2 ppm et attend même les limites de l’appareil de 500 ppm. Le quatrième relevé dans un mélange de sable et de vase passe à 30 cm de profondeur passe de 80 ppm à un seuil non chiffrable mais se tient à 498,8 ppm au bout de trente secondes.
Le cinquième relevé a été fait dans l’estuaire du Gouessant, à 15 cm de profondeur, la mesure est de 247,5 ppm. Un relevé a été effectué dans de la vase non souillée par les algues vertes, dans le lit du Gouessant : 0 ppm. Une dose de 19 ppm est déjà jugée nocive.
* Ouest France du 30 juillet 2011 :
http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Sangliers-morts-les-associations-environnementales-portent-plainte_40771-1891863-pere-redac--22278-abd_filDMA.Htm
Comité de Soutien à Thierry Morfoisse
A lʼoccasion de la commémoration de la mort de Thiérry Morfoisse le 22 juillet 2009, sur la commune de Binic, les associations ci-dessous adressent leurs plus vives protestations contre lʼOffice du Tourisme de Binic pour sa participation à la plainte contre la campagne dʼaffichage de la Fédération Nationale de lʼEnvironnement.
Cette campagne visait à sensibiliser à juste titre le public contre la persistance des marées vertes et insistait sur leur toxicité, et donc leur danger, en en dénonçant les principaux responsables.
Cette plainte était infondée juridiquement, économiquement, politiquement.
Juridiquement : le Tribunal de Paris a débouté tous les plaignants, sauf ceux qui savaient à lʼavance que cette plainte ne pouvait aboutir, et qui lʼont retirée au dernier moment.
Economiquement : lʼOffice du Tourisme de Binic, comme ceux de toutes les communes du littoral affectées par la pollution par les marées vertes, gagneraient certainement plus à se battre contre les responsables de cette pollution, bien identifiés, que contre celles et ceux qui les dénoncent. En agissant ainsi, il assume la responsabilité de la baisse de la fréquentation touristique, due à cette pollution persistante.
Politiquement : lʼOffice du Tourisme sʼassocie dans son combat contre les associations de protection de lʼEnvironnement à des responsables politiques qui soutiennent dans leur très grande majorité le développement incontrôlé dʼun type dʼagriculture structurellement polluant et conduisant à la formation des marées vertes.
Enfin, il est particulièrement indécent pour lʼOffice du Tourisme de Binic de combattre une campagne dʼaffichage qui signale le danger que représentent les marées vertes, alors que cʼest en transportant des marées vertes des plages de cette commune, quʼun chauffeur de camion a trouvé la mort dans le cadre de ses activités professionnelles, victime dʼune intoxication à lʼhydrogène sulfuré.
Jeanne et Claude Morfoisse ; Carolane Morfoisse ; Côtes dʼArmor Nature Environnement : Thierry Dereux ; Sauvegarde du Penthièvre : André Ollivro ; Sauvegarde du Trégor : Yves-Marie Le Lay ; Sous le Vent, les Pieds sur Terre : Sylvie Gourdon ; Terre et Mer Plérin : Claude Le Roux ; Mona Braz, conseillère régionale UDB
A Binic, le 22 juillet 2011.
SAUVEGARDE DU TRÉGOR et SAUVEGARDE DU PENTHIÈVRE : appel à porter plainte pour mise en danger de la vie d’autrui
À toutes et à tous,
Les mesures faites à Morieux par nos associations prouvent que les sangliers ont nécessairement inhalé des doses létales d’hydrogène sulfuré en fouissant la vase pour chercher des vers, comme tous leurs semblables le font.
Pourquoi les expertises officielles n’ont-elles pas concerné sa présence dans les poumons des cadavres ?
Que signifie la « déviation » de l’enquête vers des cyanobactéries dont la responsabilité a été immédiatement exclue par les laboratoires ?
Et bientôt vers un « providentiel » empoisonnement prémédité, après le fiasco des cyanobactéries, alors que les sangliers ont subi un oedème pulmonaire caractéristique ?
Une transparence bien particulière qui nous porte à croire que la vérité est, une fois de plus, « malmenée ».
Quelles « hypothèses » montées de toutes pièces nous tient-on encore sous le coude...après l’arrivée des aoûtiens ?
La plainte doit faire toute la lumière, car il s’agit bel et bien d’un danger sanitaire très grave, et les victimes potentielles d’août arrivent en masse.
Notre appel s’adresse à toutes les associations prêtes à se joindre à notre plainte, dès que notre avocat en aura établi la formulation, et que nous l’aurons rendue publique et communiquée par internet pour collecter les adhésions.
Cordialement
Sauvegarde du Trégor
Sauvegarde du Penthièvre
Comment évaluer lʼimpact des marées vertes sur tout le littoral ?
Dour Ha Douar Sauvegarde du Trégor
Septembre 2010
Aujourdʼhui, les services de lʼEtat considèrent comme affectée par les marées vertes la portion du littoral où elles sont ramassées. Donc, seules les grandes plages sont concernées, puisquʼelles sont les seules à pouvoir accueillir les engins de ramassage. Vision très partisane, tant il est facile dʼafficher des résultats dans la lutte contre cette pollution en y déployant les moyens mécaniques appropriés. Et quʼimporte le coût ! Voilà comment ces hauts lieux des loisirs touristiques sont rendus aussi propres quʼavant leur fréquentation par ces algues si dérangeantes. Restreindre lʼimpact des marées vertes aux endroits où on les ramasse est un gage de victoire assurée. Tout cela donne du temps pour sʼattaquer aux causes.
Les effets pervers de cette politique ne se sont pas fait attendre. La commune de Locquirec, en Finistère, dans la baie de Lannion, a été soustraite de la liste des communes victimes de cette pollution, faute de pouvoir présenter un bilan convenable des quantités dʼalgues ramassées sur les plages les années précédentes. Pas de ramassage, pas de marées vertes, pas de dommages, pas de danger. Conséquence de ce raisonnement implacable, la Préfecture du Finistère nʼa pas adressé à la commune des panneaux signalant le danger de la putréfaction des masses algales en haut de plage. Toutefois, devant la protestation du maire de Locquirec, ces panneaux ont été livrés après coup, au début du mois de juillet.
A côté de ces grandes plages très médiatisées, que se passe-t-il ?
Dour ha Douar, fédérée dans Sauvegarde du Trégor, ne se contente pas de cette vision simpliste et rassurante. Le littoral breton ne se réduit pas à ces grandes plages très médiatisées. Que deviennent les marées vertes sur les petites plages, et les grèves seulement accessibles par voie piétonnière ? Sur les plateaux rocheux inaccessibles aux engins de collecte ? Sur les rivages érodés où tout ramassage occasionne des prélèvements de sable ou de galets qui les fragilisent ? Elles sʼaccumulent et pourrissent là pendant plus dʼune semaine, loin des regards officiels, et loin de toute comptabilité. Elles présentent ainsi un danger réel et sérieux, par le dégagement significatif dʼhydrogène sulfuré quʼelles provoquent. Voilà ce quʼa constaté à Locquirec un huissier dûment mandaté. Bien sûr, ces conditions se retrouvent dans bien dʼautres communes des côtes bretonnes.
En conséquence, les autorités communales et préfectorales doivent prendre la seule mesure qui sʼimpose : la fermeture de ces plages au public. Enfin, il faut établir dʼurgence, à lʼéchelle de la Bretagne, un inventaire de ces zones à risques.
Pièces jointes ci-après : Constat dʼhuissier : pages 1, 2, 6, 12, 14, 15, 16,17, 23 et 24.
Avis de lʼAgence Nationale de Sécurité Sanitaire : pages 1 à 8.
DOUR HA DOUAR – Ty Fourn 29241 Locquirec – lavarenn yahoo.fr
SAUVEGARDE DU TRÉGOR – Ty an Oll 22310 Plestin-les-Grèves – lavarenn yahoo.fr